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Audiodescription mobile : une technologie responsable

AdobeStock #683094681 Par Andrii
Mis à jour le 03 décembre 2024

L’accessibilité des spectacles pour les personnes malvoyantes et aveugles passe sans conteste par l’audiodescription, soit la description des éléments visuels d’une œuvre pour en donner les éléments essentiels à la compréhension.

Si l’audiodescription est massivement proposée pour les œuvres cinématographiques en France, notamment lors de leur diffusion sur les chaînes de télévision, elle n’est encore que peu déployée dans les salles de spectacle. Cela s’explique par des raisons économiques principalement, à savoir le coût d’achat pour une salle culturelle de matériel spécifique (dispositif de diffusion et casques), et le coût pour une compagnie ou une production relatif à la prestation de traduction en audiodescription de l’œuvre par un professionnel.

Reportage vidéo

Forte de ce constat, la compagnie Les Singuliers Associés, pour son spectacle Mamamé, a travaillé à la mise en place d’un dispositif d’accessibilité pour les personnes malvoyantes et non-voyantes, intégré à la régie du spectacle, sans limites de bénéficiaires, disponible à toutes les représentations et sans surcoût pour le programmateur.

Le saviez-vous ?

La France compte 1,7 million de personnes déficientes visuelles.

Pour une généralisation de l’audiodescription

Pour une généralisation de l’audiodescription

La création Mamamé est l’occasion pour la compagnie Les Singuliers Associés de tester l’efficacité du dispositif technique rendant la pièce accessible aux personnes malvoyantes et aveugles par l’audiodescription en salle. L’audiodescription a été testée à plusieurs étapes avec des utilisateurs en situation de handicap, de l’écriture initiale à la mise en œuvre lors d’une représentation.

« Il y avait certaines séquences qui m’échappaient sans l’audiodescription. »

Adama, bêta-testeur –

La technologie choisie est une adaptation d’un système préexistant, déjà utilisé dans les pays anglosaxons (principalement pour l’enseignement), qui fonctionne grâce à un boitier diffusant instantanément une piste audio via le WIFI à des téléphones connectés. Ainsi, il n’y a aucun surcoût pour la salle de spectacle accueillant la création audiodécrite.

Schéma audiodescription © Les Singuliers Associés

L’objectif pour la compagnie, maintenant que le dispositif a été éprouvé, est de collaborer avec les parcs de matériels scéniques de Nouvelle-Aquitaine pour diffuser cette technologie auprès des metteurs en scène, des salles, etc.
Aussi, Les Singuliers Associés travaillent à la création d’un kit clé en main qui regrouperait la technologie pour la diffusion de l’audiodescription mais aussi un guide de bonnes pratiques pour l’écriture de celle-ci afin de garantir une compréhension et une immersion réussie pour le public cible. Ce kit pourra s’accompagner d’une formation dispensée par la compagnie.

Pour une accessibilité optimale, la compagnie propose une visite tactile du plateau, ici sous forme de maquette, avant la représentation. Ainsi, le public en situation de handicap pourra se représenter mentalement les espaces, les personnages qu’il retrouvera ensuite dans les commentaires audio.

« Ça nous a donné une meilleure compréhension et l’imagination du spectacle lui-même. Je me sentais projeté dans le spectacle. »

Mohamed, après la représentation à Expression 7, le 11 avril 2024 –

Mamamé est une création soutenue à travers les appels à projets 2023 numérisation, médiation, création et essaimage sobriété numérique du programme Cultures Connectées ; dispositif de soutien à l’appropriation du numérique par les acteurs culturels mis en place dans un cadre partenarial entre la Direction régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine (Drac) et la Région Nouvelle-Aquitaine.

Les Singuliers Associés
Logo compagnie Les Singuliers associés
Les Singuliers Associés, une compagnie pour l’inclusion

La compagnie Les Singuliers Associés est le fruit de la rencontre entre trois metteurs en scène à Limoges – Sylvie Audureau, Philippe Demoulin et Didier Valadeau – dont la démarche artistique se construit avec et pour les gens.

« Nous conduisons cette recherche artistique avec des publics multiples : souvent des personnes en difficulté ou/et en carence culturelle. Un public métissé : un d’ici, un autre venu d’ailleurs, un sourd, un autre aveugle, un trisomique, un autre ordinaire… Mais toujours un singulier. »

La question de l’accessibilité des spectacles aux personnes en situation de handicap est au cœur des projets de la compagnie, tant dans ses créations scéniques (notamment par l’usage de la langue des signes) que par le dispositif Dans tous les sens (agenda des spectacles accessibles) qu’elle porte depuis de nombreuses années. 

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Feuille de route pour la transition écologique de la culture

Feuille de route spécifique pour la transition écologique de la culture
Mis à jour le 03 décembre 2024

Le 12 mars 2024, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté une feuille de route spécifique pour la transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine.

Cette feuille de route a été élaborée à partir d’une concertation large, associant notamment les agences culturelles régionales OARA, ALCA et L’A. ainsi que l’ensemble des réseaux d’acteurs culturels néo-aquitains.

Elle comprend 6 engagements dans la suite de Néo Terra, la feuille de route du conseil régional en faveur de la transition écologique et énergétique et des éco-socio-conditionnalités régionales. Sans incidence financière directe, elle s’appliquera dans le cadre du budget global consacré à la politique culturelle.
On y retrouvera la réduction des impacts négatifs de la mobilité, la sobriété dans l’usage des ressources naturelles ou numériques, tout autant que la valorisation du patrimoine naturel protégé ou l’accompagnement des transformations du territoire.

Exemples inspirants
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Projet soutenu / PopNum

PopNum – Ekosystem

Visuel PopNum
Mis à jour le 03 décembre 2024

Pour ce PopNum, Damien Skoracki vous propose de découvrir Ekosystem, qui est à la fois une balade sonore, un parcours philosophique et sensoriel, immersif et interactif et une promenade au milieu de la nature !

Le projet

Grâce aux différents capteurs de l’installation, ce sont le vent, le soleil, la pluie, les lianes entrechoquées d’un arbre, votre proximité avec celui-ci, ou encore vos pas qui jouent de la musique et parlent avec les oiseaux.

Cette installation veut ainsi inviter les gens qui la parcourent, à produire de la musique eux-mêmes en s’impliquant dans le processus sonore avec la médiation de la nature. Mélanger les bruits naturels et ceux que produisent le visiteur renvoie bien sûr à la question environnementale car on sait que l’interaction de l’homme avec la nature peut être dangereusement néfaste en termes de déforestation, de réchauffement climatique, de perte de biodiversité, etc.

Mais ce que l’on sait moins, et que Damien Skoracki nous rappelle avec beaucoup de poésie et de maturité artistique, c’est que l’interaction avec la nature se produit dès que l’on s’approche d’une plante et qu’on modifie son champ électrique en touchant une feuille. Il cite Victor Hugo : « C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas » (Choses vues. Carnets, albums, journaux, Œuvres complètes, vol. 35, tome I, 1870).

Faite de complexité, tout en synthèses sonores qui font émerger des musiques les plus actuelles, c’est une installation organique, vivante, qui nous reconnecte à la nature qui nous entoure.

Ekosystem est lauréat de l’appel à projets 2022 du programme Cultures Connectées.

PopNum, c’est quoi ?
PopNum, c’est quoi ?

PopNum est une rubrique qui présente en 150 secondes (ou presque) des projets numériques culturels lauréats des dispositifs Cultures Connectées et Tourisme, culture et numérique.

Vous y trouverez des vidéos co-construites par les acteurs culturels lauréats et les services de la Région Nouvelle-Aquitaine, donnant à voir les expérimentations finalisées de création artistique ou dispositifs de médiation intégrant du numérique.

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Transition écologique

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Une feuille de route pour la transition écologique de la culture

Le 12 mars 2024, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté une feuille de route pour la transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine.

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La politique régionale
La politique régionale
La transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine

La Région Nouvelle-Aquitaine est un territoire culturellement actif et attractif : avec 35 000 emplois culturels recensés, c’est l’une des Régions qui compte le plus de festivals (826) et le plus de monuments historiques (6000). C’est un territoire de création (plus de 1200 équipes artistiques) et de diffusion du spectacle vivant (600 lieux de diffusion), mais aussi de filières économiques fortes : avec près de 200 cinémas indépendants, la Nouvelle-Aquitaine dispose du maillage le plus dense du monde.

C’est également un territoire très impacté par les crises environnementales : épisodes météorologiques extrêmes (canicules, tempêtes, feux de forêts), érosion du trait de côte, stress hydrique, crises agricoles…

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Retour sur

Pourquoi et comment réduire l’impact de nos activités numériques culturelles ?

AdobeStock par Mimi Potter

Retour sur la table-ronde qui a eu lieu dans le cadre du Forum Entreprendre dans la Culture en Nouvelle-Aquitaine, le 7 novembre 2022.

Contexte

Au sein du Forum Entreprendre dans la Culture en Nouvelle-Aquitaine qui a eu lieu les 7, 8 et 9 novembre 2022 à Bègles et Bordeaux, la Région Nouvelle-Aquitaine et l’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine, ont souhaité proposer un temps autour de l’impact environnemental du numérique culturel.

La restitution de ce temps se focalise sur l’intervention de David Irle, éco-conseiller au sein d’Aladir Conseil, qui vient aider les professionnels du secteur culturel à mieux comprendre l’impact environnemental de leurs activités et à les aider à décarboner leurs activités. David Irle a pu présenter l’incidence de nos activités numériques et apporter son point de vue problématisé sur cet impact.

Cette réflexion sur l’impact environnemental de nos activités numériques a déjà été abordée en 2021 lors du précédent Forum Entreprendre dans la Culture en Nouvelle-Aquitaine. Vous retrouverez en ligne la restitution de cette précédente table-ronde, avec l’évocation de plusieurs constats et également plusieurs pistes de solutions.

Ce nouveau temps a été l’occasion de présenter de nouvelles données relatives à cet impact, tout en posant la sobriété numérique à la fois comme une nécessité environnementale et un défi culturel. L’objectif a été ici d’essayer de donner des clés de lecture simples d’un sujet complexe, ceci dans un temps court, l’intervention de David Irle ayant été contrainte à moins de 30 minutes.

Comment le numérique impacte notre environnement culturel ?

Comment le numérique impacte notre environnement culturel ?

Avant de commencer, il faut rappeler le contexte pour le secteur culturel avec ce graphique qui raconte une réelle inflexion des pratiques culturelles des Français et Françaises.

En 2018, les individus qui avaient moins de 40 ans ne fréquentaient déjà plus trop le spectacle vivant, avec une appropriation de plus en plus forte de pratiques culturelles numériques. Nous pouvons nous douter, qu’après la crise sanitaire, cet élément à peut-être expliquer les baisses de fréquentation de nos équipements et de nos salles. Ce processus de numérisation ne s’est pas ralenti et s’est même sans doute accéléré. Nous n’en avons pas encore confirmation mais c’est une hypothèse probable. Donc la question qui se pose est de savoir comment nous pouvons nous adapter et comment nous allons naviguer dans ce contexte de numérisation des pratiques culturelles.

Avant toute chose, je voulais démonter ce mythe de la dématérialisation et de la révolution du numérique, car derrière ce processus se cache une délocalisation et un déplacement des impacts environnementaux. Pour ce faire, on va s’appuyer sur trois études assez récentes à savoir celles du Shift Project, de GreenIT et de l’ADEME et l’ARCEP.
Il est extrêmement complexe d’analyser les impacts environnementaux du numérique. Il ne faut pas toujours s’arrêter sur les chiffres bruts, mais plutôt sur les ordres de grandeur qui sont globalement toujours les mêmes, même en mettant en compétition différentes études.

Pour le numérique, quelques éléments de constat pour la France selon l’étude ADEME/ARCEP de janvier 2022 :

  • 2,5% de l’empreinte carbone nationale (7% à l’horizon 2040 selon le Sénat)
  • 17 millions de tonnes de Co2 (soit 250 kg par français) = à peine moins d’1 centrale à charbon
  • 10% de la consommation électrique annuelle
  • une forte consommation de métaux critiques (fragilité géopolitique)
  • une forte consommation d’eau douce (fragilité géophysique)

Ce qu’il faut déconstruire, c’est l’idée que le problème viendrait des Datacenters. Quand on analyse l’impact carbone du système numérique, on constate que l’essentiel de l’impact est lié aux terminaux d’usage. La part que constituent les infrastructures, c’est-à-dire les centres de données ou les réseaux, est finalement plutôt minime. L’essentiel de l’impact est lié à la fabrication et beaucoup moins à la distribution, essentiellement les réseaux et leur utilisation (ex : ordinateurs connectés).
Il y a une distribution des impacts qui est différente selon si nous parlons de la fabrication, de la distribution ou de l’utilisation. L’essentiel est lié à la fabrication et beaucoup moins à la distribution (ex : réseaux) et à l’utilisation.

Donc cela vient construire un imaginaire autour de l’impact environnemental du numérique où on a deux problèmes : un qui est lié aux terminaux d’usage, et l’autre qui est lié à la fabrication des terminaux d’usage.

Impact des équipements utilisateurs

Les écogestes seront donc bien plus intéressants s’ils sont mis en place au niveau des équipements des utilisateurs, là où l’impact environnemental est le plus important.

Impacts par types de récepteurs

Cette étude est très intéressante pour déconstruire les imaginaires autour de l’impact environnemental du numérique. Le principal terminal d’usage qui pose un problème environnemental c’est le téléviseur. Nous avons l’idée que ce sont les smartphones et les ordinateurs, mais nous avons aujourd’hui énormément de téléviseurs, notamment avec les nouvelles offres liées à la Télévision Numérique Terrestre. C’est à ce niveau qu’on analyse les plus gros impacts

Et ça c’est sur tous les types d’impacts, puisque, aussi bien sur les ressources abiotiques (ex. : métaux, minéraux, etc.), les énergies fossiles, l’empreinte carbone, les radiations ionisantes, etc., les autres terminaux, en l’occurrence les smartphones et les ordinateurs (qui sont comptabilisés, dans ce graphique, dans les « autres écrans »), tournent finalement autour de 10/15 %.
Cela vient déconstruire une partie de notre imaginaire.

Ça nous donne une hiérarchie des sources d’impacts environnementaux du numérique qui est intéressante à avoir en tête.

Hiérarchie des sources d’impacts

Le problème environnemental n’est pas forcément l’infrastructure numérique elle-même, mais plutôt le fait que l’on soit très nombreux à l’utiliser. Il y a un enjeu qui est celui de la massification et une bête question de volume. Les datacenters se comptent en une dizaine de milliers alors qu’on compte aujourd’hui plus de 34 milliards d’objets connectés dans le monde. Il y a vraiment des effets de volume très puissants qui expliquent cette hiérarchie de source d’impact.

Une fois que nous avons défini les sources d’impact au niveau de l’écosystème numérique, c’est-à-dire les infrastructures puis le matériel, si nous regardons ce qui se passe à l’échelle des usages uniquement, nous constatons que la problématique principale qui est posée, c’est celle de l’utilisation de la vidéo.

Le poids des usages vidéos

Le streaming vidéo représente 60 % du trafic Internet. Le vieil Internet, c’est-à-dire celui qu’on utilisait avant les réseaux sociaux, ne pèse que 13% du trafic Internet. Nous pouvons également supposer que le streaming vidéo ne s’est pas réduit avec la crise sanitaire. A noter que nous pouvons constater une grosse différence d’impact entre le streaming vidéo (60,6% du trafic) et le streaming audio (0,4%). Les quantités de données qui circulent entre un texte, un son et une vidéo, sont très différentes. Cela pose la question de ce qui est essentiel dans nos usages.

Ici, on avance sur l’idée que plus la définition d’un film augmente, plus l’impact en quantité de données circulantes grandit. A terme, nous pourrons peut-être mieux optimiser ce point, mais pour l’instant, dès que nous nous trouvons sur des supports de définition en haute définition, c’est une explosion exponentielle de la quantité de données circulantes.

Rappelons que ce qui nous pose un problème environnemental au point de vue des usages ce sont les quantités de données qui doivent être stockées, puis diffusées dans les tuyaux, et enfin être reçues sur des terminaux d’usage idéalement adaptés à cette quantité de données.

Tels que c’est présenté ici, ce sont les formats en basse définition qui doivent être privilégiés car ils posent moins de problèmes. Pour rappel, ces données sont pour un même film de 2H.

Le poids environnemental des usages mobiles

Ce qui est aussi intéressant dans l’étude Ademe-Arcep, c’est que nous constatons un énorme écart environnemental entre les usages mobiles et les usages fixes. Les usages fixes (ADSL, fibre et Wifi) ont un poids environnemental moins prégnant sur toutes les typologies, comparativement aux usages mobiles, c’est à dire la 3G, la 4G et la 5G.

Ce sont réellement les usages mobiles qui nous posent un problème (barres en orange, alors que les barres bleues sont pour un usage fixe).

C’est assez impressionnant car nous pouvons supposer que si nous arrêtions d’utiliser Internet en mobile pour privilégier l’usage fixe, nous serions sur une réduction quasiment de 60% voire 70% des impacts environnementaux. C’est une expérience de pensée que je trouve très intéressante au moment où nous déployons la 5G et où nous nous demandons actuellement si nous ne déploierons pas la 6G.

Sans forcément tenir compte des chiffres bruts de ce graphique, on peut tout de même constater une tendance assez forte : la croissance importante des gaz à effet de serre (GES) et de l’impact carbone liés aux usages numériques.

Il faut cependant noter que ce graphique ne concerne pas exclusivement la culture mais prend en compte l’ensemble des dispositifs qui font le numérique mondial d’aujourd’hui (ex. : l’essor des cryptomonnaies).

On peut estimer à environ 4 milliards les internautes aujourd’hui, c’est cet effet de massification des usages qui pose problème du point de vue environnemental.
L’ensemble des zones géographiques sont en croissance en termes d’évolution du nombre d’équipements connectés par personne. Il n’y a pas une seule zone de la planète qui n’est pas en forte croissance.

Quelques chiffres

Quelques chiffres

Un ordinateur portable neuf, c’est 514kg (soit 171 000 vidéos de chat mignon).

Un mail avec une pièce-jointe de 1Mo, c’est 0,03g de Co2e émis.

Une vidéo de chat mignon de 10 minutes (100 Mo), c’est environ 3g émis.

La fabrication d’un smartphone, c’est 61kg émis (soit 2 millions de mails).

1 steak, c’est environ 5kg de CO2e émis (soit 1600 vidéos de chat ou quasiment un dixième de smartphone), et ça correspond environ à 40 km en voiture thermique (soit 165 000 mails).

Comment réduire notre impact environnemental ?

Comment réduire notre impact environnemental ?

Une fois que nous avons structuré l’idée que le numérique nous posait des problèmes au point de vue environnemental et que le zéro impact n’est pas possible, il se pose alors la question de la maitrise de ces impacts. Et se poser la question : à quel point le numérique peut nous aider dans la transition écologique (ou pas) ?

Nous allons commencer à comparer le numérique et les mobilités, notamment les mobilités carbonées.

C’est un exercice qu’une collègue, en l’occurrence Julia Orgelet (Dès demain), a réalisé un chantier pour l’ADEME. Il s’agit d’un comparatif de l’impact environnemental des Assises de l’Économie Circulaire entre 2017 et 2020, avec d’un côté des Assises organisées en présentiel et de l’autre, une organisation en distanciel, COVID oblige.

Les assises de l’économie circulaire 2017 et 2020

Force est de constater que sur l’ensemble des indicateurs environnementaux, l’organisation des Assises de l’économie circulaire en distanciel a eu un impact environnemental moindre que l’organisation des Assises de l’économie circulaire en présentiel, en mode carboné (déplacements en voiture, restauration, hébergement, etc.).

Sur tous les impacts, les Assises en distanciel sont notamment meilleures en termes d’émissions en particules fines, de radiations ionisantes, d’émissions de CO2, etc.

Cela veut dire que le numérique reste un bon outil mais cela ne veut pas dire qu’il va falloir ne faire plus que des rencontres en distantiel.

La théorie que l’on propose, c’est que si nous sommes capables d’organiser des rencontres en présentiel soutenables, alors le présentiel redevient compétitif par rapport au numérique. Le présentiel soutenable veut dire d’organiser des rencontres en proximité avec des trajets en train, des rencontres où nous oublions les déplacements en voiture ou en avion.

Si nous restons sur des modèles de rencontres ou de rendez-vous professionnels où l’usage de la voiture ou de l’avion est privilégié, alors le numérique est un très bon outil de décarbonation de nos activités. Il vient réduire les impacts environnementaux de façon drastique.

On peut le résumer avec un comparatif d’ordre de grandeur proposé par Greenspector : une visioconférence consomme à peu près 1 gramme de CO2 par minute par personne en activant le flux vidéo. En éteignant le flux vidéo, l’impact est divisé par trois.

Quand vous commencez à comparer avec des déplacements, un déplacement en voiture consomme en moyenne 150g de Co2 par km parcouru. En revanche, un déplacement TGV reste compétitif puisqu’il correspond à 2g le km parcouru.

Si vous faites une visioconférence d’1 heure à 2 personnes, vous allez émettre 120g de Co2, cela vous donne le budget pour faire 1km en voiture. C’est l’occasion de rappeler que la voiture est un jet privé qui s’ignore.

Les dispositifs en ligne sont hyper compétitifs pour faire des réunions ou des rendez-vous de travail. Par cette étude des Assises de l’économie circulaire 2017-2020, on constate cependant dans ce comparatif que le seul impact où l’édition en distanciel est négative c’est sur l’utilisation des métaux.
À partir du moment où nous sommes sur un dispositif numérique, celui-ci va demander une ressource abiotique supérieure, un élément qui est bien identifié dans les études. Ce qui est intéressant, c’est que cette étude a aussi posé la question du « Et si on avait éco-conçu du point de vue numérique les Assises ? ». Si des gains d’efficience avaient été trouvés en éco-conception numérique, vous avez comme référence en bleu les éditions distancielles telles qu’elles ont eu lieu, et en rouge l’édition éco-conçue.

Assises digitales « éco-conçues »

Cette optimisation aurait pu correspondre à quelque chose de simple, en l’occurrence utiliser le distanciel et la visio dans la phase en amont de l’organisation pour éviter le déplacement mais aussi avoir recours à des formats audios plutôt que vidéos.
Vous voyez que l’édition éco-conçue numériquement permet de baisser encore une fois, tous les impacts environnementaux.

Donc, non seulement le numérique peut être un bon outil (insistons sur le « peut ») mais en plus quand on l’optimise c’est encore un meilleur outil. Là, en l’occurrence, l’optimisation était simple : on utilisait le distanciel et la visio dans la phase en amont de l’organisation pour éviter les déplacements en ayant recours à des formats audios plutôt que vidéos.

Un certain nombre de personnes tirent la conclusion que le numérique est la solution, avec une approche du « numérisons absolument tout ».

Le numérique comme vecteur de diffusion artistique et culturel
Hachure parme sans transparence
Le numérique comme vecteur de diffusion artistique et culturel

Dans un premier temps, nous avons évoqué le numérique comme outil de travail. Nous allons voir maintenant le numérique comme vecteur de diffusion, c’est-à-dire le numérique comme promotion des œuvres ou des spectacles, quelles que soient les modalités. La problématique dans laquelle vous allez tomber, dès lors que vous voulez travailler la diffusion de spectacles et de concerts, porte sur le fait que vous ne pouvez pas aller dans la diffusion de spectacles avec des vidéos de mauvaise qualité.

Vous allez avoir envie de montrer des spectacles de bonne qualité. Et donc vous allez utiliser des formats qui sont gourmands en quantité de données en circulation, donc plus gourmands en bande passante.

Non seulement vous allez aller vers une plus grande quantité de données mais il y a un sous-entendu derrière : les spectateurs vont devoir s’équiper d’ordinateurs, de téléviseurs, de téléphones, qui sont adaptés à cette plus grande quantité de données en circulation (en réception et émission).

Le summum étant l’équipement en nouveaux terminaux qui sont les casques de réalité virtuelle et donc un équipement supplémentaire pour accéder au metavers. Nous savons parfaitement aujourd’hui que c’est la production des équipements qui pose problème et notamment la massification de l’équipement.

Est-ce que nous allons vouloir équiper les 4 milliards d’internautes ou est-ce qu’on va exclure une minorité de gens ? Sujet complexe…

Deuxième élément à prendre en compte : une croissance exponentielle des données en circulation et une augmentation de l’équipement non-soutenable avec un nouveau type de matériel corrélée avec la génération d’une obsolescence technique.

Dernier point, ce sont les logiques d’effets rebonds. Globalement il y a moins de limites sur Internet, il n’y a potentiellement pas de limite en termes de jauge. Vous pouvez avoir un Gangnam Style qui fait 4 milliards de vues là où vous ne remplirez jamais des stades à ce niveau. Ça, c’est un effet rebond en termes de fréquentation.

C’est encore un sujet où il faut être prudent sur des points de vue épistémologiques et scientifiques. Nous n’avons pas encore toutes les études pour venir nous confirmer cette intuition que nous allons être mis en difficulté par ce paramètre. Des études ont été demandées au Centre national de la musique notamment sur le streaming. Ces études vont probablement nous confirmer beaucoup d’éléments que nous posons ici.

Nous ne sommes pas non plus à l’abri que, comme pour les cryptomonnaies en ce moment, les processus s’améliorent et, qu’à usage égal, nous ayons moins besoin de consommer de la donnée. Ce serait une bonne nouvelle puisque nous arriverions à faire de l’efficacité avec des usages à peu près constants, en tout cas pour la consommation électrique.

Pour l’instant, à ce stade de connaissances, il nous semble que ce processus de diffusion massivement numérique ne va pas venir résoudre nos problèmes environnementaux, cela va plutôt venir se superposer aux usages physiques. Cela ne va pas nous arrêter à assister à de vrais spectacles ou concerts. On va rajouter une source d’impact supplémentaire.

Que pourrait-on faire ?

Que pourrait-on faire ?

Dans ce contexte d’analyse de l’impact environnemental du numérique, nous savons qu’il est principalement à l’endroit des équipements utilisateurs et finalement, ce qui pose problème, c’est surtout la massification des usages, voire la démocratisation des usages dans un contexte également de contraintes de plus en plus fortes en termes de ressources disponibles, d’énergies, etc.

Une des hypothèses que nous posons, c’est que nous n’allons peut-être pas tant que ça vers un développement numérique tous azimuts parce que nous n’allons pas avoir les moyens matériels ou énergétiques de le faire.

Par contre, nous irions plutôt vers des formes de numérique dégradé pour essayer de conserver cet usage d’une ressource qui est non-renouvelable. Le numérique est une ressource absolument magnifique, elle peut nous permettre de faire des choses formidables, mais c’est une ressource non-renouvelable qu’on épuise très vite.

Pour ceux qui pensent que cette ressource est précieuse, on peut imaginer de nouveaux équilibres pour essayer de la préserver avec y compris des processus de dénumérisation, ce qui n’est pas du tout dans l’imaginaire collectif pour l’instant.

Il faut aussi comprendre à quel point il se joue quelque chose au niveau de la recommandation par Internet, avec l’économie ou l’écologie de l’attention, dans la façon dont les œuvres sur Internet sont qualifiées et la plupart disqualifiées, et n’arrivent donc pas aux publics.

Contrairement à ce qu’on a pu entendre dire, le numérique n’est pas toujours un outil de développement de nouveaux publics du fait de ces mécanismes de l’économie de l’attention. Il y a aujourd’hui un écosystème en lutte contre une industrie très forte portée par le capitalisme attentionnel. Face aux milliards d’euros qui sont mis sur la table pour capter l’attention des jeunes sur TikTok ou ailleurs, un centre de développement chorégraphique ou encore un musée ne peut pas lutter. Il va finalement toucher par ses outils numériques le public qu’il touche d’habitude par sa communication traditionnelle.

Cette question s’est posée notamment lorsque le Pass Culture a essayé de déterminer ce que pouvait être un algorithme de service public. Comment travailler la découvrabilité ou la recommandation d’une œuvre ? C’est un vrai enjeu du numérique culturel.

On peut poser là d’autres intentions :

  • Identifier les fractures culturelles numériques
  • Monétiser les productions artistiques qualifiées
  • Promouvoir la frugalité numérique (lower tech)

La lower tech est l’idée d’aller toujours chercher la technologie minimale nécessaire à un usage. On ne refuse pas la technologie mais on va chercher la technologie minimale pour ne pas être dans une course à la maximisation qui fait qu’aujourd’hui, nous avons des dispositifs sonores qui ne sont même plus accessibles à l’oreille humaine. Il nous est proposé des qualités de son qui nous sont inaccessibles, en tout cas à l’oreille d’une partie de la population.

Défendre un rapport au sensible par une écologie des pratiques numériques, c’est l’écologie de l’attention, en ayant en tête que en ce moment dans la culture, le numérique, c’est selon nous, le principal facteur de hausse des émissions. Donc le développement actuel du numérique vient complètement en contradiction avec les impératifs de soutenabilité.

Nous ne sommes pas du tout anti-numérique, plutôt technophiles, je pense que le numérique peut nous aider à plein d’endroits (exemple des Assises de l’économie circulaire), mais il y a une très grande prudence à avoir.

Pour faire une synthèse en termes d’analyse, et qui est à mettre en débat, le numérique en tant qu’outil de réduction des impacts de bureau, est particulièrement pertinent.

En tant qu’outil d’expérimentation, c’est également pertinent à l’échelle des artistes, tant que nous sommes dans l’expérimentation et pas dans la massification des usages puisque le numérique en tant que source d’impact est contenu.

L’écoconception et la sobriété vont être nécessaires voire indispensables ; la massification des usages culturels ne pourra pas être soutenable au vu de la quantité d’énergie et de métaux employés.

Ce qu’il devrait être posé au niveau de la Commission Metavers au niveau du ministère de la Culture, c’est la question des volumes de métaux et d’énergie qui vont être nécessaires pour que fonctionne votre infrastructure metavers.

S’ils ne sont pas en capacité de répondre à cette question, ils ne seront pas en capacité de répondre à quelque chose de critique par rapport à leur modèle industriel.

Nous n’avons pas peur d’un avenir dystopique, entièrement digital, nous avons plutôt peur de la disparition de ce bel outil parce qu’on en aura fait n’importe quoi, genre regarder des vidéos de chatons en 5G dans le métro plutôt que des usages vraiment importants, intéressantes et essentielles.

Il me semble que du coup, oui l’idée d’hybridation des usages est possible.

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Le projet

Grâce aux différents capteurs de l’installation, ce sont le vent, le soleil, la pluie, les lianes entrechoquées d’un arbre, votre proximité avec celui-ci, ou encore vos pas qui jouent de la musique et parlent avec les oiseaux.

Cette installation veut ainsi inviter les gens qui la parcourent, à produire de la musique eux-mêmes en s’impliquant dans le processus sonore avec la médiation de la nature. Mélanger les bruits naturels et ceux que produisent le visiteur renvoie bien sûr à la question environnementale car on sait que l’interaction de l’homme avec la nature peut être dangereusement néfaste en termes de déforestation, de réchauffement climatique, de perte de biodiversité, etc.

Mais ce que l’on sait moins, et que Damien Skoracki nous rappelle avec beaucoup de poésie et de maturité artistique, c’est que l’interaction avec la nature se produit dès que l’on s’approche d’une plante et qu’on modifie son champ électrique en touchant une feuille. Il cite Victor Hugo : « C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas » (Choses vues. Carnets, albums, journaux, Œuvres complètes, vol. 35, tome I, 1870).

Faite de complexité, tout en synthèses sonores qui font émerger des musiques les plus actuelles, c’est une installation organique, vivante, qui nous reconnecte à la nature qui nous entoure.

PopNum | Présentation d’un projet numérique en 150 secondes ou presque !
PopNum, c’est quoi ?
PopNum, c’est quoi ?

PopNum est une rubrique qui présente en 150 secondes (ou presque) des projets numériques culturels lauréats des dispositifs Cultures Connectées et Tourisme, culture et numérique.

Vous y trouverez des vidéos co-construites par les acteurs culturels lauréats et les services de la Région Nouvelle-Aquitaine, donnant à voir les expérimentations finalisées de création artistique ou dispositifs de médiation intégrant du numérique.

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Culture & Patrimoine
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L’impact environnemental du numérique culturel

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Temps de lecture 15 minutes

Au sein du Forum Entreprendre dans la Culture en Nouvelle-Aquitaine 2021 organisé par l’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine, a été mise en place une table-ronde conçue par la Région Nouvelle-Aquitaine autour du thème : « L’impact du numérique culturel sur l’environnement : état des lieux et solutions alternatives pour un usage plus écoresponsable ».

Les intervenants

La conception, la production et l’utilisation d’équipements numériques sont des ressources de plus en plus mobilisées par les acteurs culturels dans leurs différents métiers (création, médiation, diffusion, valorisation, etc.). Depuis quelques années, une prise de conscience globale s’opère sur l’impact du numérique tant en termes d’émissions de gaz à effet de serre que des atteintes à la biodiversité, un impact qui porte gravement atteinte à notre cadre de vie. L’enjeu pour le secteur culturel dans un futur proche, sera certainement d’identifier les usages les plus pertinents pour continuer à bénéficier des progrès technologiques de cette ressource non renouvelable qu’est le numérique.

Cet article a pour objectif de restituer les échanges entre les intervenant·e·s de cette table-ronde. Étaient ainsi présent·e·s :

  • Anne Le GALL, directrice des publics à La Gaité Lyrique et présidente – fondatrice du TMNlab. Établissement culturel de la Ville de Paris, La Gaîté Lyrique est un lieu média qui met en lumière les cultures post-Internet. Ces pratiques artistiques, nées et transformées par Internet, y sont exposées, mais aussi imaginées, fabriquées, expérimentées et transmises. Espace de découverte pour comprendre notre époque virtualisée, c’est aussi un lieu de fête, de créativité et de partage.
    L’association TMNlab a pour objet de constituer et animer un réseau de professionnels de la communication, de la médiation et des relations avec les publics du spectacle vivant pour :
    favoriser, interroger et développer l’utilisation des outils numériques, existants et à venir en communication et médiation pour les théâtres et plus largement les lieux de spectacle vivant ;
    faciliter l’échange et la coopération entre professionnels en France et à l’étranger ;
    donner de la visibilité, promouvoir et faire reconnaître les pratiques professionnelles innovantes.
  • Caroline WEILL, chargée des partenariats éditoriaux du Réseau Ritimo.
    Ritimo est un réseau actif depuis 1985 et qui regroupe 75 lieux et des organisations engagées dans un projet de mobilisation pour la solidarité internationale. Son action se situe dans la collecte, la sélection et la diffusion d’une information critique, plurielle et diversifiée et s’inscrit dans le courant altermondialiste. Le réseau anime une réflexion au niveau national et internationale sur le rôle de l’information comme levier de transformation sociale et promeut l’appropriation des outils numériques. En, 2019, le réseau a coordonné le n°21 de la collection Passerelles sur le lowtech numérique, en explorant les enjeux sociaux, environnementaux et politiques du numérique, une réflexion holistique sur l’impact du numérique sur nos sociétés.
  • David CAROLL, Directeur artistique du collectif Slowfest.
    Le Slowfest est un collectif artistique qui depuis 2015 expérimente et met en place des modalités de création et de diffusion des musiques actuelles plus écologiques. Cette sensibilisation des pratiques se fait autour de 3 pôles : artistique, technique et médiation. Au sein de ce collectif, sont expérimentées des pratiques décroissantes ainsi que des solutions qui prennent en compte et adaptent les nouvelles technologies au spectacle vivant.
  • Sara PEHAU, Animatrice radio au sein de BeaubFM – animatrice des échanges.
État des lieux

État des lieux de l’impact environnemental

 

La question est ici de savoir comment peut-on avoir une transformation numérique du secteur culturel consciente de l’ensemble de ses impacts positifs mais également négatifs ? L’usage du numérique peut être une vraie avancée pour nos structures, mais il faut aujourd’hui au vu de l’impact environnemental que nous allons voir, questionner nos usages sur leur utilité sociétale réelle.

Anne LE GALL –

Quand on parle numérique, on a tendance à penser utilisation énergétique du numérique. Mais il faut savoir que 88% des émissions des gaz à effet de serre (GES) proviennent de la production de nos outils, de nos terminaux (ordinateurs, smartphones, etc.), de nos câbles, et de nos datacenters. Ceci vient totalement s’opposer au mythe de la dématérialisation : le numérique a un poids physique énorme au regard des volumes de matériaux et de l’énergie à produire pour nos équipements.

Caroline WEILL –

« Globalement, le numérique est aujourd’hui une ressource non-renouvelable. Nous avons pour 30 ans environ d’exploitation des métaux rares pour garantir cette production, ce qui pose la question de l’obsolescence programmée de nos outils. L’extraction de ces métaux rares en plus de l’émission de GES, a des impacts extrêmement graves pour l’environnement. Ce sont des activités considérées comme étant les plus polluantes. Au vu des techniques d’extraction, il ne peut pas y avoir de production minière durable. »

« A ces pollutions environnementales notamment de l’air, du sol et de l’eau, sont liés des conflits sociaux et sociétaux extrêmement lourds de par le monde. En termes de solidarité internationale, nos usages en tant que citoyens et citoyennes du Nord dans des sociétés très gourmandes en infrastructures numériques, ont des conséquences graves sur les territoires et les ressources naturelles dans d’autres pays du monde, et tout particulièrement dans les pays du Sud. »

L’explosion du numérique, c’est aussi l’explosion de la création et de la circulation des données qui sont matériellement stockées et gérées dans et entre les datacenters. Ces mêmes datacenters sont produits et fonctionnent en émettant la très grande majorité des GES liés au numérique.

Anne LE GALL –

« Ces données sont souvent stockées sans logique territoriale, la distance entre le lieu d’usage et le stockage compte énormément dans l’impact écologique. Ces sujets peuvent être mal maîtrisés par nos lieux ou par nous-mêmes. Il y a aussi un sujet sur le cycle de vie de la donnée et surtout de sa disparition, on doit se donner des limites. On ne peut pas et on ne doit pas maintenir et étendre un stockage à l’infini. »

« On construit un web culturel qui est saturé de données et qui est organisé par des algorithmes d’analyse et de recommandations sur nos pratiques. Tout ceci non pas pour faire découvrir mais plutôt pour ramener du clic et pour nous garder actifs. Nous sommes dans l’antithèse d’une politique culturelle telle que nos lieux les définissent : nous souhaitons a contrario élargir, faire découvrir et faire se rencontrer nos publics. »

« La question se pose sur quel web culturel nous souhaitons construire en tant que lieu culturel et comment nous pouvons y contribuer ? C’est toute la question du mouvement de la découvrabilité des contenus culturels qui a plutôt été abordée par les industries créatives et culturelles et qui commence à faire son chemin dans les lieux culturels et au sein du ministère de la Culture. C’est un des enjeux de l’année à venir et sur ce point-là, le Gouvernement du Québec est très avancé. »

« Le web que nous construisons a aussi un impact social de par le monde notamment à travers une précarisation très importante pour une partie de la population. Elle se pose notamment sur la question du contrôle des contenus sur les réseaux sociaux. Ce contrôle est organisé autour de processus qui ne sont finalement que très peu automatisés. Il y a derrière ces processus des travailleurs dont les conditions de travail sont impossibles à tenir. »

« Mais ces nouveaux usages ont aussi un impact dans nos lieux culturels et dans nos métiers en termes de charge mentale et de la gestion de temps de travail. »

« Il y a ainsi des enjeux sociaux, environnementaux, mais également politiques extrêmement forts sur les questions de la gestion de la donnée. »

Plus on va vers du matériel complexe, plus c’est compliqué de recycler les métaux rares qui les composent, et plus il y a de risques de voir ces déchets dans des décharges absolument catastrophiques sur le plan sanitaire et environnemental. On externalise aujourd’hui l’impact de nos usages numériques que ce soit par l’extractivisme ou le recyclage des déchets (déchets d’équipements électriques et électroniques, DEEE) vers les Pays du Sud. La question est plus de l’ordre de l’organisation économique et politique de nos sociétés que de celui de nos responsabilités individuelles.

Caroline WEILL –

Ces données sont à prendre avec précaution, on ne sait pas ce que les gens regardent réellement. On ne sait pas à partir de quelle source, est-ce une plateforme ou le site spécialisé d’une institution culturelle ?

Anne LE GALL –

« En termes d’offre culturelle, nous n’avons pas de notion sur le type de contenus auxquels les personnes accèdent. On a vu une explosion de la consommation culturelle avec les différents confinements, notamment une augmentation de la consommation par des publics qui avaient moins accès à la culture habituellement. On a d’abord lu cette tendance comme étant un signe positif et intéressant d’ouverture. Au final, sans analyse de ces contenus, on ne sait pas qui a remporté la donne : est-ce les Gafam ou la diversité culturelle qui a devancé l’autre ? »

Pour prendre d’autres exemples de la transformation de la consommation de biens culturels et de ses impacts, la production de plastique pour la fabrication de supports physiques représentait aux États-Unis, l’émission de 157 000 tonnes de GES en 2000. Les émissions actuelles de GES du streaming audio (stockage et transmission des fichiers numériques) sont entre 200 000 et 350 000 tonnes pour la seule industrie américaine…

Deuxième exemple, en parallèle du visionnage de films ou de séries, le spectacle vivant dématérialisé suscite aujourd’hui un véritable engouement avec 39 % des internautes déclarant visionner au moins 1 spectacle (pièces de théâtre, spectacle humour, concerts, opéras, ballets, etc.) dans l’année.

David CAROLL –
Quelles solutions pour un numérique plus éco-responsable ?

Quelles solutions pour un numérique plus éco-responsable ?

La Gaîté Lyrique & TMNlab

La Gaîté Lyrique & TMNlab

On entre toujours dans une vision très sombre du numérique lorsqu’on regarde son impact sur le plan écologique, un « numérique anti-humain », qui est un point de débat très fort au sein des lieux de spectacle vivant. Cependant c’est en ayant cette vision très sombre qu’on peut avoir une vision constructive et responsable du numérique.

Anne LE GALL –

« On va ici évoquer des choix réalisés dans nos structures mais aussi beaucoup d’incertitudes et d’itérations, avec des expérimentations de transformations internes qui ne sont pas forcément évidentes. Aujourd’hui on va essayer de répondre à cette question : quel pourrait être le point de départ pour entamer une démarche numérique plus responsable ?

Globalement, on se sent assez isolé lorsqu’on est sensibilisé aux changements qu’on devrait accomplir au sein de nos organisations, il faut dans le même temps gérer cette éco-anxiété en interne. On essaye de se retrouver en collectifs avec un temps d’apprentissage et de partage pour créer de la convivialité et du lien avec une communauté autour du changement de stratégies et d’outils. Depuis 2015 et plus spécifiquement depuis 2019, le TMNlab met en place des suites d’outils qui infusent dans d’autres communautés interconnectées.

Au sein du TMNlab, un travail d’observation a commencé sur ce sujet en 2018. Quand les premières sorties d’articles de presse ont eu lieu, une multitude de prises de conscience sur l’éco-responsabilité est arrivée dans de nombreuses structures. Mais on s’est trouvé devant un angle un peu mort, celui de la donnée, car obtenir des données sur nos usages est déjà en soi compliqué. Le premier rapport du Shift Project en 2019 était le premier à avoir des données aussi structurées sur le sujet, la question s’est posée sur comment l’appliquer à notre domaine culturel ?

On a donc construit une rencontre en faisant intervenir des professionnels en plein doute, des intervenants qui développent des solutions alternatives, des personnes prônant une décroissance et d’autres qui vont vers du transhumanisme, pour voir ce qui sort comme premiers éléments de réponse.

C’est un chantier vertigineux comme l’est la crise écologique à laquelle on doit faire face aujourd’hui. Et même si c’est vertigineux et que les rôles de nos lieux sont compliqués à positionner en termes d’empreinte – nous sommes des petites gouttes en tant qu’individus – nous avons en tant que structure un réel potentiel de prise de conscience. Nous pouvons en effet construire des nouveaux imaginaires pour penser d’autres manières de faire et les essaimer avec toutes nos parties prenantes (équipes artistiques, prestataires partenaires, publics, etc.). On a eu envie au sein du TMNLab de mettre cela en débat dans notre société.

On a donc mené un état des lieux sur le numérique dans le spectacle vivant. On a développé un premier travail en 2016 mis à jour en 2021 avec beaucoup de questions supplémentaires car les usages et les technologies avaient énormément changé. Dans cet état des lieux, on a disséminé plusieurs questions autour de ces problématiques d’engagement environnemental pour essayer d’évaluer la perception et les actions entreprises par les structures. On a trouvé aujourd’hui dans notre secteur une défiance énorme sur la question du numérique elle-même. Il y a une grosse opposition entre nos missions de service public et la question de la transformation numérique. On l’a mesurée à plusieurs niveaux :

  • 37 % des structures déclarent que c’est impossible d’avoir une vision du numérique en interne ;
  • 23 % des structures sondées se méfient de l’impact environnemental du numérique, un chiffre qui amène certaines structures à ne pas s’engager dans une transformation numérique.

Parallèlement, il y a d’autres mouvements en marche :

  • 33 % des structures ont effectué des achats de matériel reconditionné.
    On sait par contre qu’il y a énormément de freins idéologiques (durée de vie, performances, etc.), de freins structurels au niveau des politiques d’achat public qui empêchent de passer par des plateformes de matériel reconditionné, et d’autres freins associés ;
  • 49% de structures ont engagé une politique de choix d’outils moins énergivores, de travailler sur des serveurs dits verts, avec les réserves qu’on peut attribuer à cette qualification, sur des technologies open source, etc.
  • 58% des structures ont effectué une démarche de gestion de fin de vie avec énormément de problématiques sur la recherche de cercles vertueux.

On peut faire un parallèle avec la question de l’impact humain du numérique, de la transformation des métiers et plus spécifiquement sur le droit à la déconnexion et sur les questions de charge mentale. On a interrogé des structures culturelles pour savoir si elles mesuraient l’impact du numérique sur l’humain dans leur fonctionnement. Est-ce que la transformation numérique est accompagnée par la direction de la structure d’une transformation des métiers ? Les équipes des structures culturelles peuvent également en effet se retrouver dans la situation de « travailleurs du clic ». Il y a des choses qui sont amorcées mais trop timidement, sans trop avoir de politique globale.

Sur la question de la transformation numérique, il y a aussi la question de l’accessibilité qui est un parent pauvre, au vu de la tendance très lourde de fracture numérique au sein des publics. Le numérique est en effet une formidable opportunité d’accessibilité culturelle mais ce n’est pas assez développé dans la transformation numérique de nos structures. En effet, même si cette question est importante, cette transformation ne doit pas être cantonnée au seul streaming, ce n’est pas la dématérialisation du spectacle vivant, c’est bien d’autres sujets, celui de la transformation organisationnelle, c’est des questions de la meilleure utilisation de la donnée pour développer des politiques culturelles de territoire, des questions de mutualisation inter-secteurs, avec beaucoup d’autres problématiques. »

« Au sein de la Gaité Lyrique, nous avons travaillé cette question autour de 3 axes. D’abord, La Gaité Lyrique est dédié à la question des cultures numériques et des cultures post-Internet, donc on observe l’impact de cette transformation et de l’essor d’Internet sur les pratiques culturelles, sur les pratiques des publics et sur la société. Le tout avec un regard qui n’est pas du tout techno-centré mais plutôt centré sur les usages. Il y a tout un volet de programmation qui vient questionner ces sujets-là donc c’est à cet endroit qu’on permet d’essayer de construire collectivement des imaginaires et de penser le rapport au numérique.

Ensuite sur la construction collective de solutions, on travaille sur des volets inter-lieux. On a contribué dès 2019 au chantier Économie circulaire de la Ville de Paris, qui a permis de produire 9 fiches conseils pour les lieux librement accessibles et qui permettent de lancer une transformation sur ce sujet-là. Mais la question du numérique n’était pas du tout traitée. On s’est engagés dans le nouveau chantier pour commencer à traiter ce sujet et parallèlement, on a lancé un sujet de discussion avec la FEDELIMA et le SMA pour essayer de construire des solutions d’évaluation de l’empreinte carbone des lieux et notamment sur l’aspect numérique. Le tout en mutualisant, car il y a toujours cet enjeu du comment construit-on ensemble ? A l’échelle de nos lieux on n’est pas forcément outillés. En termes de budget, c’est compliqué, en termes de forces RH également. Et donc c’est en travaillant à plusieurs qu’on peut réussir à trouver des solutions pour construire ensemble et pouvoir s’engager dans un modèle vertueux.

Enfin, il s’agit d’agir en interne. On travaille sur des entrées d’évaluation sur ces questions et sur l’action à long terme sur le plan humain (droit à la déconnexion, charge mentale, éco-anxiété, etc.), sur le plan de l’équipement hardware, les outils collaboratifs mais aussi l’hébergement. Par exemple, il est très difficile de ne plus utiliser d’outils extrêmement fluides comme ceux de Microsoft ou de Google qui ont des départements de recherche et développement particulièrement bien dotés pour avoir des outils très efficaces et très stables, et trouver des alternatives. Il y a des freins en interne, mais également des freins sur le choix de prestataires et les critères d’écoconception. »

Ritimo

Ritimo

Pour Ritimo, il ne s’agit pas de dire que « la technologie c’est mal », mais c’est vraiment de se demander quelle technologie est au service de quelle société. Pour nous la question principale à résoudre, c’est celle de la réappropriation des outils numériques qui nous permet d’avoir la main à la fois sur l’impact environnemental et sociétal.

Caroline WEILL –

« Notre choix a été de s’appuyer sur le mouvement libriste notamment Framasoft, c’est-à-dire des militant·e·s des logiciels libres qui ont depuis 30 ans des réflexions sur comment on lutte contre la propriété privée de nos objets et de nos logiciels pour pouvoir maîtriser l’ensemble de leurs impacts. Framasoft a ainsi proposé toute une série de services alternatifs à Google, des services dont les usages ont explosé pendant le confinement.

Pour vous donner un aperçu de notre positionnement, notre infrastructure numérique au sein de Ritimo repose sur Globenet, un hébergeur associatif et militant qui met à disposition à la fois des infrastructures (machines et réseaux) et des services que ce soit des mails, des logiciels de travail collaboratif, des hébergements de données, etc.

Pourquoi choisir un hébergeur alternatif ? Quels sont leurs avantages ? D’abord, on s’assure que leurs serveurs sont d’occasion et donc reconditionnés, avec un système d’exploitation volontairement moins complexe à maintenir par souci de stabilité. L’infrastructure est gérée de manière horizontale par des militants qui portent une attention particulière à la protection des données.

Pour le streaming, il y a des initiatives comme PeerTube, une alternative libre et décentralisée aux autres services de diffusion vidéo type YouTube. Décentraliser le flux demande moins de ressources sur le serveur, pour avoir moins de vidéos à très haute résolution extrêmement consommatrices de ressources. Etc.

Pour se lancer dans une démarche de ce type, nous vous invitons à découvrir les travaux de Gauthier ROUSSILHE, sur la conception de services numériques low tech.

Il y a aussi des espaces de réappropriation des technologies type hackerspaces, des communautés où ceux et celles qui savent un peu plus enseignent, transmettent et construisent ensemble. Il y a dans ces hackerspaces la question de la réutilisation de matériels pour éviter de nouveaux rachats et donc de nouveaux déchets numériques. La seconde dimension est la diffusion de l’information pour prendre du recul avec les injonctions permanentes du tout numérique et du manque de critiques de ces usages. A Ritimo, on essaye de diffuser de l’information sur les tenants et aboutissants des enjeux du numérique pour travailler avec des sphères d’action complémentaires. »

Slowfest

Slowfest

Ce type de pratique n’a son intérêt que si on le partage. On exerce une espèce de droit d’inventaire technologique. Si une technologie a un intérêt pour servir l’évolution globale de notre secteur, on la garde, sinon on la jette. Et le streaming fait partie des technologies qu’on a gardées.

David CAROLL –

« Je suis directeur artistique d’un collectif qui expérimente des manières plus écologiques, moins énergivores de faire ce qui est notre passion et notre métier. Slowfest organise des tournées d’artistes à vélo, on a monté tout un parc solaire pour pouvoir sonoriser des concerts et des festivals en autonomie énergétique, on a organisé un festival itinérant en mobilité douce (à vélo et à cheval) et en 2019, on a commencé à se pencher sur la question du numérique. En réalité, on avait déjà expérimenté le streaming dès 2015 en festival car le streaming a été la seule entorse à la règle de non-électricité qu’on s’était donnée.

Après 2019, le streaming a complètement explosé après les confinements avec une déferlante de concerts dont beaucoup de mauvaise qualité même de la part de musiciens exceptionnels. On s’est demandé comment interroger l’impact environnemental de cette pratique ?
On va faire des livestreams mais sans passer par les plateformes et avec une approche complètement lowtech. Au sein de Slowfest, on fait les choses généralement en 3 phases : on fait les choses entre nous en petit comité, une fois ce travail testé on va voir des partenaires sur notre territoire pour mettre en place un événement un peu plus carré et ensuite on essaie de partager ce travail avec d’autres collectifs ailleurs. »

« En octobre 2021, on a monté un 2ème livestream avec le Krakatoa, une salle de concert labellisée SMAC basée à Mérignac qui nous a accueillis pour 3H30 de programmation avec une vraie émission de télé en direct comprenant des concerts live et des discussions sur des sujets qui nous tiennent à cœur. Le tout sur une version 2 de notre solution avec un Raspberry Pi, un nano-ordinateur qui consomme 4W et qui est alimentée par notre remorque solaire, donc en autonomie. On a réussi à avoir une audience de 500 personnes au total sur cet événement, dont 150 en permanence, ce qui correspond à un bon score. La prochaine étape sera de partager ce travail avec d’autres artistes, d’autres salles et d’autres partenaires, pour que cela puisse se reproduire ailleurs, notamment une WebTV reposant sur Peertube. »

Témoignages

Témoignages

La Forêt d’Art Contemporain est un musée à ciel ouvert en plein milieu du massif forestier des Landes. Créer une application mobile de médiation pour une telle structure est un vrai défi, surtout quand il s’agit de pratiquer l’éco-conception. En milieu rural, il y a une très faible couverture réseau. Le contenu de l’app doit donc être accessible hors ligne. Se pose alors la question du poids de l’application sur un téléphone et du stockage des données. Nous avons décidé d’avoir une application très simple et très légère. Il est aussi très important de choisir des outils libres de droit comme OpenStreetMap pour un fond de carte. Autre réflexe, privilégier les hébergeurs français. Enfin, en tant que créatrice d’application mobile, j’évite un maximum d’intégrer à l’application des notifications non essentielles. En plus de nous déranger, elles sont gourmandes en énergie !

Maylis DOUCET, développeuse de l’application éco-conçue de La Forêt d’Art Contemporain –
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Captures d’écran de l’application de la Forêt d’Art Contemporain
Ressources en lien
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