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Réemploi des décors et costumes à l’Opéra

salle de l'opéra de Limoges, sièges vides
Mis à jour le 16 décembre 2024

L’Opéra de Limoges et l’Opéra National de Bordeaux se sont engagés conjointement dans une réflexion sur la transition écologique de leurs productions.

Afin de nourrir les réflexions sur la transition écologique des maisons d’opéra en France, Limoges et Bordeaux ont décidé de se concentrer sur la question du réemploi des décors et costumes, tandis que d’autres consortiums, tels que le collectif 17h25, poursuivent la réflexion sur la mutualisation d’éléments standard de décors ou encore l’éco-conception.
Les deux opéras néo-aquitains ont sollicité une étude préliminaire pour identifier et assoir des principes communs aux deux maisons sur la maîtrise d’ouvrage circulaire et raisonnée de la production des décors, costumes et accessoires.

« Nous sommes deux maisons sur la ligne de départ (il n’y a que deux opéras en Nouvelle-Aquitaine) mais notre objectif est aussi de faire partager notre approche à d’autres institutions. »

Alain Mercier, directeur général et artistique de l’Opéra de Limoges. –

Nous sommes allés à la rencontre du personnel de l’Opéra de Limoges :

||| Alain Mercier, directeur général et artistique
||| Amandine Petite, menuisière
||| Nelli Vermel, cheffe costumière
||| Laurent Garnier, serrurier
||| Frédéric Peyrot, peintre

Et des deux metteurs en scène du collectif Clarac et Delœuil > le lab pour comprendre comment cette question du réemploi raisonne en eux et peut se déployer dans les créations et productions à venir.

Moderato | Le documentaire

Moderato | Le documentaire


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Une démarche bien engagée

Une démarche bien engagée

Que ce soit pour l’Opéra national de Bordeaux ou l’Opéra de Limoges, la réflexion sur une production plus vertueuse et éco-responsable est antérieure à leur demande d’étude préliminaire. En effet, chacune de leur côté, ces maisons d’opéra ont expérimenté, et continuent de le faire, des techniques pour réduire l’impact écologique de certaines productions.

L’Opéra national de Bordeaux a opté pour une politique « Zéro achat » tandis que l’Opéra de Limoges a testé le concept « Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres ».

Le zéro achat

Le zéro achat

L’Opéra national de Bordeaux (ONB) s’est engagé dans une politique Zéro achat dès janvier 2023 avec Requiem de Mozart. Depuis, deux créations par saison sont produites ainsi.

Emmanuel Hondré, directeur général de l’Opéra national de Bordeaux, n’a pas eu de mal à convaincre Stéphane Braunschweig, scénographe du Requiem de Mozart, qui a répondu avec enthousiasme au défi : penser un décors entièrement à partir de matériaux et éléments existants, et ce de façon totalement invisible pour les spectateurs.
Ainsi, en plus de la réutilisation des stocks de l’ONB, le Requiem est passé par des circuits alternatifs pour se procurer certains éléments scénographiques : friperie solidaire, don en nature par des entreprises du textile ou du bois.

Suite à cette première expérience réussie, l’ONB propose chaque saison deux productions « zéro achat » : une création « grande forme », telle que Requiem ou La Bohème, et une création « petite forme » proposée par l’Académie de l’Opéra.

Si cette démarche d’économie circulaire participe assurément à rendre les productions plus vertueuses sur le plan environnemental, elle ne permet pas d’en réduire le coût.

« Ce que l’on achète pas on va le dépenser en temps. C’est plus compliqué d’arranger un matériau qui a déjà de l’existence mais aussi d’aller à la recherche de partenaires. C’est un investissement sociétal. »

Emmanuel Hondré, directeur général de l’Opéra national de Bordeaux. –
Ateliers décors © Opéra National de Bordeaux
Atelier décors de l’Opéra national de Bordeaux
Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres

Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres

L’Opéra de Limoges a opté pour un autre concept pour réduire l’impact environnemental des productions, celui de la réutilisation d’un même décor pour plusieurs créations.
Aucun décor n’est imposé à un metteur ou scène ou un scénographe ! Dans l’expérimentation menée à Limoges, il est proposé à un créateur de penser plusieurs de ses œuvres à partir d’un seul et même décor, également imaginé par lui. Ainsi, le créateur est amené à se projeter dans ses futures œuvres pour créer un décor qui pourra s’adapter à plusieurs propos artistiques.

En avril 2024, l’Opéra de Limoges a programmé Nous sommes la terre, création scénique d’après La Grande Messe en ut mineur KV 427 (1783) de W. A Mozart, dont le décor était partagé avec le projet Adieu à la Mélancolie, d’après Luo Ying. Ces productions sont toutes deux signées Roland Auzet à la mise en scène.
De même, la compagnie L’Unijambiste a monté Macbeth en 2024 à partir du décor de la même compagnie utilisé en 2015 pour Der Freischütz.

Et la suite ?

Et la suite ?

L’étude préliminaire remise aux deux opéras néo-aquitains appelle à d’autres études complémentaires, notamment sur la faisabilité d’une ressourcerie qui pose la question de l’infrastructure nécessaire, de son emplacement et de son portage.

En Nouvelle-Aquitaine, d’autres projets de ressourcerie sont en cours de montage, notamment celui porté par Ciné Passion 24 dans l’ancienne usine de tabac à Sarlat. Pensée initialement comme une ressourcerie dédiée au cinéma et à l’audiovisuel, des passerelles pourraient peut-être se tisser avec le secteur du spectacle vivant et donc de l’opéra (lire l’article Du tabac au cinéma : une réhabilitation vertueuse).

Cartes d’identités des opéras

Cartes d’identités des opéras

Uniques opéras sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, découvrez les spécificités de ces deux maisons en quelques éléments clés.

© William Windrestin / © Opéra de Limoges / © Opéra National de Bordeaux


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Spectacle vivant

Spectacle vivant | Exemples inspirants

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Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent parfaitement dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Puisqu’un exemple concret est plus parlant qu’un texte administratif de règlement d’intervention, découvrez 15 opérateurs (compagnies, labels, ensembles musicaux, lieux culturels de proximité), répartis sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine. Pour chacun d’entre eux, c’est les points forts de leur démarche en terme d’engagement dans la transition écologique, de respect des droits culturels ou d’implantation et implication du territoire qui sont mis en avant.

Exemples inspirants
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Lost In Traditions

Visuel Lost In Traditions
Mis à jour le 16 décembre 2024

Basé en Corrèze, le collectif Lost in Traditions est engagé pour la vitalité et la diversité des territoires au moyen de différentes actions et projets. Il s’inscrit dans l’axe « territoire » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Lost In Traditions oeuvre pour un réel projet de territoire :

  • en investissant le champ de la médiation artistique au quotidien sur son territoire proche, via La Manufacture, et, plus ponctuellement, à l’occasion de ses tournées ;
  • en initiant et animant des collectifs soutenant la création d’essence patrimoniale pour des artistes néo-aquitains ; c’est le cas avec La Baze et Le Garage Résidence ;
  • en empruntant des éléments appartenant à l’histoire locale, au patrimoine et aux personnes pour l’acte de création. L’intention est de territorialiser les œuvres et d’en faciliter l’accès aux personnes.
Le projet La Baze

La Baze

En 2020, le collectif Lost in tradition s’est associé au Centre Régional des Musiques Traditionnelles en Limousin et à la compagnie la Dérive pour initier le projet La Baze : projet de création et d’animation d’un tiers-espace culturel en milieu rural à Seilhac.

La Baze est un ensemble immobilier composé d’une maison d’habitation, d’une grange, d’un hangar et de terrains. Il a pour objectif de réunir au cœur de ces bâtiments :

  • un espace professionnel de fabrication et de création artistique contemporaine pluridisciplinaire (musique, théâtre, cirque…),
  • un hébergement pour les artistes accueillis et pour d’autres personnes de passage sur le territoire,
  • un lieu de travail partagé à la fois par les membres des équipes fondatrices et des travailleurs indépendants,
  • un studio de création numérique et musicale,
  • des espaces bruts de création et de répétition,
  • des espaces de réunion et de convivialité.

Ce projet dépasse la simple dimension culturelle, puisqu’il s’agit avant tout d’un lieu de la vie générateur de lien social, ouvert et qui participe au dynamisme et à l’activité économique du territoire.

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Compagnie Des vents et marées

Visuel compagnie Vents et marées
Mis à jour le 16 décembre 2024

Créée en 2013, la compagnie Des vents et marées mène un travail de création en Arts de la rue, de diffusion et de lien avec les personnes en région Nouvelle-Aquitaine et plus particulièrement dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle s’inscrit aujourd’hui dans l’axe « territoire » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

La compagnie

Co-dirigée par Alexia Papantchev et Imanol Espinazo, la compagnie Des vents et marées est installée à Hendaye, au sein de Borderline Fabrika. La démarche artistique de la compagnie est tissée autour de projets de territoires. La curiosité et l’envie d’aller rencontrer et interroger l’autre est le moteur principal de la compagnie. Les thématiques et sujets abordés sont puisés dans le réel.

Le spectateur est actif et devient collaborateur artistique : le faire ensemble amène l’artiste et les collaborateurs à partager une expérience, à s’interroger ensemble et chercher une écriture commune. La matière première de la compagnie est issue de rencontres, de collectages, de récits intimes et de recherches documentées.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Le lien au territoire

Le lien au territoire

Du point de vue de l’ancrage territorial, la compagnie met en oeuvre « Cartographie des mémoires », un projet transdisciplinaire et participatif mêlant création sonore, collectage et arts visuels. Via des actions artistiques et participatives, la compagnie interroge la mémoire d’un territoire, de ses habitants et le rapport affectif que l’on entretien avec les lieux qui nous entourent. Il s’agit à la fois d’un projet de territoire qui s’inscrit dans la durée et une création artistique in situ où artistes et habitants sont amenés à cartographier, dialoguer et expérimenter avec le territoire, son architecture, son histoire, mais aussi avec l’instant présent.

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Ryoanji

Visuel Ryoanji
Mis à jour le 19 décembre 2024

L’association Ryoanji, créée en 2007 en Creuse, porte les activités de l’ensemble de musique contemporaine Hiatus, spécialisé dans les musiques expérimentales acoustiques et acousmatiques ainsi que le lieu Epicentre. Elle s’inscrit aujourd’hui dans l’axe « territoire » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

Co-dirigée par Alexia Papantchev et Imanol Espinazo, la compagnie Des vents et marées est installée à Hendaye, au sein de Borderline Fabrika. La démarche artistique de la compagnie est tissée autour de projets de territoires. La curiosité et l’envie d’aller rencontrer et interroger l’autre est le moteur principal de la compagnie. Les thématiques et sujets abordés sont puisés dans le réel.

Le spectateur est actif et devient collaborateur artistique : le faire ensemble amène l’artiste et les collaborateurs à partager une expérience, à s’interroger ensemble et chercher une écriture commune. La matière première de la compagnie est issue de rencontres, de collectages, de récits intimes et de recherches documentées.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

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Compagnie l’Aurore

Visuel Compagnie l'Aurore
Mis à jour le 16 décembre 2024

La compagnie l’Aurore est née en 2001 d’un désir partagé par différents jeunes artistes de théâtre, issus du territoire du Réolais (en Sud-Gironde). Elle s’inscrit aujourd’hui dans l’axe « territoire » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

La compagnie

Co-dirigée par Alexia Papantchev et Imanol Espinazo, la compagnie Des vents et marées est installée à Hendaye, au sein de Borderline Fabrika. La démarche artistique de la compagnie est tissée autour de projets de territoires. La curiosité et l’envie d’aller rencontrer et interroger l’autre est le moteur principal de la compagnie. Les thématiques et sujets abordés sont puisés dans le réel.

Le spectateur est actif et devient collaborateur artistique : le faire ensemble amène l’artiste et les collaborateurs à partager une expérience, à s’interroger ensemble et chercher une écriture commune. La matière première de la compagnie est issue de rencontres, de collectages, de récits intimes et de recherches documentées.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Le lien au territoire

Le lien au territoire

Du point de vue de l’ancrage territorial, la compagnie met en oeuvre « Cartographie des mémoires », un projet transdisciplinaire et participatif mêlant création sonore, collectage et arts visuels. Via des actions artistiques et participatives, la compagnie interroge la mémoire d’un territoire, de ses habitants et le rapport affectif que l’on entretien avec les lieux qui nous entourent. Il s’agit à la fois d’un projet de territoire qui s’inscrit dans la durée et une création artistique in situ où artistes et habitants sont amenés à cartographier, dialoguer et expérimenter avec le territoire, son architecture, son histoire, mais aussi avec l’instant présent.

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Compagnie SYLEX

Visuel de la compagnie SYLEX
Mis à jour le 16 décembre 2024

La compagnie SYLEX développe un projet artistique et culturel pleinement ancré sur le territoire et basé sur une approche irriguée par les droits culturels. Elle s’inscrit pleinement dans l’axe « droits culturels » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Créée en 2008 par la chorégraphe Sylvie Balestra, la compagnie SYLEX met au cœur de sa démarche la danse et l’anthropologie et place l’humain au centre de ses projets artistiques et culturels.

Les projets de la compagnie

Les projets de la compagnie

||| L’Encyclopédie du geste ouvrier

Cette création traite du patrimoine immatériel régional. C’est le fruit d’un travail de 10 années de collectages, de rencontres autour de la culture ouvrière (métallurgie du fumélois), d’engagement des corps de ces travailleurs et futurs ouvriers. Sur ce projet, la compagnie a travaillé avec les lycéens du lycée Beau de Rochas.

||| Rites de passages

Rites de passages projet de création transdisciplinaire avec des jeunes du Centre éducatif fermé de Bergerac (dans le cadre de la commande du 1% artistique du Ministère de la Justice), en collaboration avec la ville de Bergerac, la Maroquinerie Nontronnaise et l’artiste Auburtin.

Faire corps avec son identité est le sujet de cette création en associant l’art et l’artisanat qui doit aboutir à la fabrication de vidéos, de masques en cuir et d’une installation sténographiée. Un nouveau temps de résidence verra la naissance d’une pièce chorégraphique et d’une exposition.

||| BRAME

Il s’agit d’un projet d’ancrage territorial sous forme de laboratoire de recherche-action qui met en place des expérimentations autour de la production de spectacles en milieu naturel, posant la question des transitions du spectacle vivant.

Ce projet se déroule dans un studio en Dordogne ainsi que sur d’autres territoires en milieu rural, notamment autour de Bellac, la compagnie étant à sa 3ème année de compagnonnage avec le théâtre du Cloître.

Ce projet développe d’autre part une ressource pour la création 4X4 abordant la thématique de l’écologie du spectacle.

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Les Singuliers Associés

Visuel Les Singuliers Associés
Mis à jour le 16 décembre 2024

L’engagement des Singuliers Associés auprès de personnes singulières marque son attachement à défendre l’accessibilité à l’art et à la culture comme un droit humain fondamental qui contribue à la formation du citoyen et constitue une composante essentielle de la démocratie. La compagnie s’inscrit dans l’axe « droits culturels » du règlement d’intervention Spectacle vivant.

Les créations

Pour mieux comprendre les attendus du règlement d’intervention « Spectacle vivant » de la Direction de la Culture et du Patrimoine, il vous est proposé de découvrir quelques porteurs de projets qui s’inscrivent dans l’un des trois axes suivants : « transitions », « droits culturels » et « territoire ».

Les créations de la compagnie

L’association Les Singuliers Associés a été créée à Limoges en 2009, par un collectif de metteurs en scène : Sylvie Audureau, Didier Valadeau et Philippe Demoulin. Ils proposent une réflexion artistique et contemporaine sur les thèmes du langage, de l’identité et de la mémoire. Cette démarche artistique s’inscrit dans l’exploration de formes théâtrales contemporaines, mêlant le jeu du comédien aux images fixes ou animées, à l’improvisation sonore ou musicale et aux mélanges des langues et des signes.

Le théâtre s’envisage comme un espace de métissage, comme un vecteur de découverte du monde dans l’affirmation et l’acceptation des différences de tous. La compagnie effectue un travail de recherche esthétique spécifique sur la langue des signes française (LSF), inscrite aux langues de France par le Ministère de la Culture.

Le projet Dans Tous Les Sens

La compagnie Les Singuliers Associés pilote un dispositif régional d’accessibilité des œuvres de spectacles vivant  : Dans Tous Les Sens.
Elle a ainsi repéré et labélisé près de 1 000 représentations de spectacles accessibles aux personnes sourdes ou aveugles et organisé plus de 100 opérations d’accompagnement et de médiation culturelle en direction des associations, des théâtres et des personnes en situation de handicap. En 2024, ce projet compte 40 théâtres partenaires en Nouvelle Aquitaine.

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Abbaye de Charroux : la vidéo au service du patrimoine


Depuis cet été 2024, les vestiges de l’Abbaye de Charroux reprennent vie grâce à l’installation vidéo monumentale imaginée par Alcoléa&cie. Découvrez ce projet en 5 questions posées à Jean-François Alcoléa, directeur artistique de la compagnie.

Créée en 2000, Alcoléa&cie est implantée à Poitiers, en Nouvelle-Aquitaine. La compagnie présente des spectacles pluridisciplinaires créés par Jean-François Alcoléa, qui associent musique, création sonore, vidéo, images fixes et animées, lumière, textes, danse, arts de la rue, dans un répertoire de création originale.

Parmi la multitude de formats artistiques proposés, Alcoléa&cie réalise des créations in-situ dans l’espace public.

L’interview en 5 questions

L’installation vidéo à l’Abbaye de Charroux en 5 questions

Jean-François Alcoléa, directeur artistique de Alcoléa&cie nous répond.

||| Qu’est-ce qui a motivé la création d’une installation monumentale à l’ancienne abbaye de Charroux ?

Dans le cadre de nos créations in-Situ, nous avons été sollicités pour réfléchir à la mise en valeur du site de l’ancien portail de l’abbaye de Charroux. L’étude de ce lieu, le contexte, et les souhaits de la Communauté de Communes du Civraisien en Poitou, commanditaire, ont confirmé l’adéquation parfaite avec les valeurs fortes auxquelles nous sommes attachés :

un projet de territoire au carrefour du patrimoine et de la création artistique, plaçant l’humain au cœur de l’histoire, qui nous incite à proposer un projet d’excellence, dans une zone rurale éloignée de l’offre culturelle.

Aussi, nous avons imaginé cette installation vidéo, en lieu et place de l’ancien portail de l’abbaye, complétée d’une installation lumière à l’emplacement des quatre premières travées du bas-côté nord de l’abbaye.

||| Quel est le sujet et le but d’une telle installation ? L’avez-vous pensé comme une œuvre culturelle ou bien comme un outil de médiation touristique et culturel ?

Le souhait initial était de reconstituer le portail de l’abbaye en vidéo, sachant qu’au fil du temps, une façade d’habitations, qui cache ce portail, a été construite juste devant les voûtes du porche d’entrée. Le but était, en quelque sorte, de percer les mystères de cette façade d’habitations pour que le public découvre, en images, le magnifique portail dont était dotée l’église Saint-Sauveur de Charroux. Au fil de nos recherches, au regard de l’histoire exceptionnelle de ce site et des éléments iconographiques et historiques que nous avons découverts – dont certains inédits – il m’a semblé pertinent d’élargir le sujet et de proposer au public, de découvrir d’autres éléments essentiels, constitutifs de l’abbaye et de son histoire.

Ces recherches m’ont amenées à me rapprocher de nombreuses structures et personnes ressource, parmi lesquelles :

  • le Service du Patrimoine et de l’Inventaire de la Région Nouvelle-Aquitaine,
  • le service des archives de la DRAC,
  • le service de conservation du patrimoine de la Médiathèque de Poitiers,
  • le Centre des Monuments Nationaux,
  • le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale,
  • l’association Karrofum qui œuvre à la conservation du patrimoine local,
  • l’architecte Dominique Vidal qui a réalisé la maquette de l’abbaye de Charroux, visible à l’Office de Tourisme, grâce à qui nous avons pu modéliser en 3D, l’église.

La séquence vidéo dévoile donc les Secrets et Mystères de l’abbaye de Charroux à partir d’images et des documents d’archives rares ainsi que des plans d’architectures dont certains sont encore inconnus du grand public. Un mapping de l’ancien portail nous convie à un ballet des sculptures et une reconstitution du tympan en 3D. Nous avons ainsi souhaité offrir au public une œuvre artistique dont le contenu est tout à la fois un outil de médiation culturel et touristique. L’abbaye ainsi révélée fait revivre toute sa magnificence, offrant une expérience unique au spectateur.

||| Comment avez-vous impliqué les habitants dans ce projet ?

Dans un premier temps, nous avons été en quête de tout élément susceptible de nous imprégner de l’histoire du lieu, des contextes et d’alimenter le contenu de la création vidéo, qu’ils soient iconographiques, textuels ou oraux. C’est la raison pour laquelle, ne disposant que de très peu d’éléments, nous sommes partis en quête d’informations auprès des différentes personnes des services précédemment mentionnés. En local, nous avons surtout impliqué les personnes qui ont contribué à alimenter nos sources d’informations, comme l’association Karrofum, par exemple, ou Dominique Vidal, l’architecte qui a réalisé la maquette de l’abbaye. Nous nous sommes ainsi appuyés sur ces personnes ressource qui connaissent parfaitement l’histoire de l’abbaye et ses moindres recoins. Et nous leurs sommes reconnaissants de l’aide précieuse et des visites commentées dont nous avons bénéficiées !
Nous avons en outre impliqué les personnes qui sont en lien avec l’installation, celles qui sont dans son environnement direct. Nous les avons ainsi tenues informées de l’avancement du projet, lors de réunions. Nous les avons invitées aux différents tests que nous avons effectués sur site, auxquels elles ont activement contribué, jusqu’à la livraison de l’installation.

||| Le projet a mis plusieurs années pour aboutir à la projection in-situ. Qu’est-ce qui vous a pris le plus de temps ?

Le projet a débuté en pleine crise de Covid, entre les périodes de confinements que nous avons connus. Les différents corps de métiers avec lesquels nous travaillons ont connu plus ou moins de rebondissements, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en fournitures et en matières premières, qui influent sur les délais de fabrication. Aussi, les différentes autorisations administratives et les échanges avec les administrations concernées sont très lents.

D’un autre côté, s’agissant d’une première en termes de réalisation technologique (il n’existe pas d’installation de ce type à notre connaissance en France) nous avons dû imaginer entièrement la conception de l’installation en incluant toutes les contraintes techniques des appareils, de la sécurité, de l’urbanisme ou des travaux publics, par exemple. Toutes ces étapes de conceptions nécessitent un temps de maturation.

Parallèlement à cela, la façade de projection a été entièrement refaite par la Communauté de Communes.

||| Quel a été votre plus gros regret sur cette création et, a contrario, votre plus grande réussite ou fierté ?

Nous sommes convaincus que l’art, la culture ainsi que la médiation culturelle sont le ciment d’une société. La culture est une constituante fondamentale de l’éducation, elle est aussi l’empreinte de toute organisation sociale. C’est la raison pour laquelle, la transmission et la médiation sont, par essence, des constituantes de notre activité, un engagement qui est notre marque de fabrique, en France comme à l’étranger, où nous impliquons, depuis plus de vingt ans, tous les âges, des enfants aux séniors. L’installation que nous venons de livrer serait un outil idéal au service d’un territoire rural, fort éloigné de l’offre culturelle. Il y aurait de formidables choses à réaliser, qui seraient vecteurs de redynamisation territoriale et citoyenne. Notre plus grand regret est peut-être de n’avoir pu impliquer davantage les habitants. Nous espérons que les volontés évoluent en la matière.

Notre plus grande réussite, qui est aussi notre plus grande satisfaction, se situe sur deux tableaux. D’une part, l’expertise acquise dans le cadre de nos créations In-Situ nous a permis de mettre sur pied une véritable prouesse technologique, d’une audace exceptionnelle, qui combine nouvelles technologies, mobilier urbain, patrimoine, vidéo mapping, images 3D, lumière, programmation et la gestion de l’ensemble de l’installation.

Nous sommes parvenus à un bel équilibre, entre création artistique, patrimoine et contenus qui transportent le spectateur à travers le temps, dans un véritable voyage onirique.

Fruit de très longues recherches, parfois fastidieuses ou semées d’embuches, nous sommes parvenus à donner à voir des documents ou objets inédits, révélant en partie, les Secrets et Mystères de l’abbaye de Charroux.

2 questions techniques

Pour approfondir, 2 questions techniques

L’élaboration et la mise en œuvre d’une installation fixe, pérenne ou saisonnière, dans l’espace public nécessite une vision à 360° ; de l’installation en elle-même, bien entendu, aussi bien que de son environnement, dans son sens le plus large touchant l’urbanisme, les travaux publics, la sécurité, l’écologique, le patrimoine, la culture… Des prérequis et différentes autorisations préfectorales sont nécessaires ainsi que celles de la DRAC. Aussi, s’agissant d’un monument et d’un secteur classés, les opérations s’effectuent sous la houlette de l’Architecte des Bâtiments de France. Ainsi, la couleur de l’installation tout comme l’emplacement de l’installation nous ont été dictées par l’ABF.

De notre côté, nous travaillons avec un cabinet d’architectes et un bureau d’études de manière à fournir ces différentes autorisations et afin d’envisager une installation en toute sécurité dans l’espace public, en adéquation avec les directives de l’ABF. Nous avons imaginé une installation parfaitement adaptée à son environnement, allant également jusqu’à envisager son intégration dans l’urbanisme local, en proposant, par exemple, certains types d’assises en symbiose avec l’environnement ou certaines finitions spécifiques par exemple.

Il n’y a pas de durée d’exploitation arrêtée ou prévue à ce jour. Nous allons à présent assurer la maintenance et la gestion de la projection. En matière de maintenance et d’entretien, il y a en premier lieu, les appareils. Nous suivons les préconisations des constructeurs avec lesquels nous sommes directement en contact, ce qui est un atout majeur et nous permet d’appréhender et de parer rapidement à toute situation ou toute urgence. Par exemple, les appareils doivent être contrôlés physiquement en fonction d’un certain nombre d’heures de fonctionnement. D’autre part, nous gérons l’ensemble de l’installation à distance. Ainsi, dans la mesure où l’image vidéo en venait à se décaler, par exemple, nous sommes en mesure de rétablir le mapping depuis nos ordinateurs.

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Culture et Handicap : des projets inspirants

Culture et handicap : des projets inspirants
Mis à jour le 03 décembre 2024

A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre depuis 1992, la Région vous propose une sélection de projets culturels inspirants créés pour ou avec des personnes en situation de handicap de Nouvelle-Aquitaine.

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