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Abbaye de Charroux : la vidéo au service du patrimoine


Depuis cet été 2024, les vestiges de l’Abbaye de Charroux reprennent vie grâce à l’installation vidéo monumentale imaginée par Alcoléa&cie. Découvrez ce projet en 5 questions posées à Jean-François Alcoléa, directeur artistique de la compagnie.

Créée en 2000, Alcoléa&cie est implantée à Poitiers, en Nouvelle-Aquitaine. La compagnie présente des spectacles pluridisciplinaires créés par Jean-François Alcoléa, qui associent musique, création sonore, vidéo, images fixes et animées, lumière, textes, danse, arts de la rue, dans un répertoire de création originale.

Parmi la multitude de formats artistiques proposés, Alcoléa&cie réalise des créations in-situ dans l’espace public.

L’interview en 5 questions

L’installation vidéo à l’Abbaye de Charroux en 5 questions

Jean-François Alcoléa, directeur artistique de Alcoléa&cie nous répond.

||| Qu’est-ce qui a motivé la création d’une installation monumentale à l’ancienne abbaye de Charroux ?

Dans le cadre de nos créations in-Situ, nous avons été sollicités pour réfléchir à la mise en valeur du site de l’ancien portail de l’abbaye de Charroux. L’étude de ce lieu, le contexte, et les souhaits de la Communauté de Communes du Civraisien en Poitou, commanditaire, ont confirmé l’adéquation parfaite avec les valeurs fortes auxquelles nous sommes attachés :

un projet de territoire au carrefour du patrimoine et de la création artistique, plaçant l’humain au cœur de l’histoire, qui nous incite à proposer un projet d’excellence, dans une zone rurale éloignée de l’offre culturelle.

Aussi, nous avons imaginé cette installation vidéo, en lieu et place de l’ancien portail de l’abbaye, complétée d’une installation lumière à l’emplacement des quatre premières travées du bas-côté nord de l’abbaye.

||| Quel est le sujet et le but d’une telle installation ? L’avez-vous pensé comme une œuvre culturelle ou bien comme un outil de médiation touristique et culturel ?

Le souhait initial était de reconstituer le portail de l’abbaye en vidéo, sachant qu’au fil du temps, une façade d’habitations, qui cache ce portail, a été construite juste devant les voûtes du porche d’entrée. Le but était, en quelque sorte, de percer les mystères de cette façade d’habitations pour que le public découvre, en images, le magnifique portail dont était dotée l’église Saint-Sauveur de Charroux. Au fil de nos recherches, au regard de l’histoire exceptionnelle de ce site et des éléments iconographiques et historiques que nous avons découverts – dont certains inédits – il m’a semblé pertinent d’élargir le sujet et de proposer au public, de découvrir d’autres éléments essentiels, constitutifs de l’abbaye et de son histoire.

Ces recherches m’ont amenées à me rapprocher de nombreuses structures et personnes ressource, parmi lesquelles :

  • le Service du Patrimoine et de l’Inventaire de la Région Nouvelle-Aquitaine,
  • le service des archives de la DRAC,
  • le service de conservation du patrimoine de la Médiathèque de Poitiers,
  • le Centre des Monuments Nationaux,
  • le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale,
  • l’association Karrofum qui œuvre à la conservation du patrimoine local,
  • l’architecte Dominique Vidal qui a réalisé la maquette de l’abbaye de Charroux, visible à l’Office de Tourisme, grâce à qui nous avons pu modéliser en 3D, l’église.

La séquence vidéo dévoile donc les Secrets et Mystères de l’abbaye de Charroux à partir d’images et des documents d’archives rares ainsi que des plans d’architectures dont certains sont encore inconnus du grand public. Un mapping de l’ancien portail nous convie à un ballet des sculptures et une reconstitution du tympan en 3D. Nous avons ainsi souhaité offrir au public une œuvre artistique dont le contenu est tout à la fois un outil de médiation culturel et touristique. L’abbaye ainsi révélée fait revivre toute sa magnificence, offrant une expérience unique au spectateur.

||| Comment avez-vous impliqué les habitants dans ce projet ?

Dans un premier temps, nous avons été en quête de tout élément susceptible de nous imprégner de l’histoire du lieu, des contextes et d’alimenter le contenu de la création vidéo, qu’ils soient iconographiques, textuels ou oraux. C’est la raison pour laquelle, ne disposant que de très peu d’éléments, nous sommes partis en quête d’informations auprès des différentes personnes des services précédemment mentionnés. En local, nous avons surtout impliqué les personnes qui ont contribué à alimenter nos sources d’informations, comme l’association Karrofum, par exemple, ou Dominique Vidal, l’architecte qui a réalisé la maquette de l’abbaye. Nous nous sommes ainsi appuyés sur ces personnes ressource qui connaissent parfaitement l’histoire de l’abbaye et ses moindres recoins. Et nous leurs sommes reconnaissants de l’aide précieuse et des visites commentées dont nous avons bénéficiées !
Nous avons en outre impliqué les personnes qui sont en lien avec l’installation, celles qui sont dans son environnement direct. Nous les avons ainsi tenues informées de l’avancement du projet, lors de réunions. Nous les avons invitées aux différents tests que nous avons effectués sur site, auxquels elles ont activement contribué, jusqu’à la livraison de l’installation.

||| Le projet a mis plusieurs années pour aboutir à la projection in-situ. Qu’est-ce qui vous a pris le plus de temps ?

Le projet a débuté en pleine crise de Covid, entre les périodes de confinements que nous avons connus. Les différents corps de métiers avec lesquels nous travaillons ont connu plus ou moins de rebondissements, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en fournitures et en matières premières, qui influent sur les délais de fabrication. Aussi, les différentes autorisations administratives et les échanges avec les administrations concernées sont très lents.

D’un autre côté, s’agissant d’une première en termes de réalisation technologique (il n’existe pas d’installation de ce type à notre connaissance en France) nous avons dû imaginer entièrement la conception de l’installation en incluant toutes les contraintes techniques des appareils, de la sécurité, de l’urbanisme ou des travaux publics, par exemple. Toutes ces étapes de conceptions nécessitent un temps de maturation.

Parallèlement à cela, la façade de projection a été entièrement refaite par la Communauté de Communes.

||| Quel a été votre plus gros regret sur cette création et, a contrario, votre plus grande réussite ou fierté ?

Nous sommes convaincus que l’art, la culture ainsi que la médiation culturelle sont le ciment d’une société. La culture est une constituante fondamentale de l’éducation, elle est aussi l’empreinte de toute organisation sociale. C’est la raison pour laquelle, la transmission et la médiation sont, par essence, des constituantes de notre activité, un engagement qui est notre marque de fabrique, en France comme à l’étranger, où nous impliquons, depuis plus de vingt ans, tous les âges, des enfants aux séniors. L’installation que nous venons de livrer serait un outil idéal au service d’un territoire rural, fort éloigné de l’offre culturelle. Il y aurait de formidables choses à réaliser, qui seraient vecteurs de redynamisation territoriale et citoyenne. Notre plus grand regret est peut-être de n’avoir pu impliquer davantage les habitants. Nous espérons que les volontés évoluent en la matière.

Notre plus grande réussite, qui est aussi notre plus grande satisfaction, se situe sur deux tableaux. D’une part, l’expertise acquise dans le cadre de nos créations In-Situ nous a permis de mettre sur pied une véritable prouesse technologique, d’une audace exceptionnelle, qui combine nouvelles technologies, mobilier urbain, patrimoine, vidéo mapping, images 3D, lumière, programmation et la gestion de l’ensemble de l’installation.

Nous sommes parvenus à un bel équilibre, entre création artistique, patrimoine et contenus qui transportent le spectateur à travers le temps, dans un véritable voyage onirique.

Fruit de très longues recherches, parfois fastidieuses ou semées d’embuches, nous sommes parvenus à donner à voir des documents ou objets inédits, révélant en partie, les Secrets et Mystères de l’abbaye de Charroux.

2 questions techniques

Pour approfondir, 2 questions techniques

L’élaboration et la mise en œuvre d’une installation fixe, pérenne ou saisonnière, dans l’espace public nécessite une vision à 360° ; de l’installation en elle-même, bien entendu, aussi bien que de son environnement, dans son sens le plus large touchant l’urbanisme, les travaux publics, la sécurité, l’écologique, le patrimoine, la culture… Des prérequis et différentes autorisations préfectorales sont nécessaires ainsi que celles de la DRAC. Aussi, s’agissant d’un monument et d’un secteur classés, les opérations s’effectuent sous la houlette de l’Architecte des Bâtiments de France. Ainsi, la couleur de l’installation tout comme l’emplacement de l’installation nous ont été dictées par l’ABF.

De notre côté, nous travaillons avec un cabinet d’architectes et un bureau d’études de manière à fournir ces différentes autorisations et afin d’envisager une installation en toute sécurité dans l’espace public, en adéquation avec les directives de l’ABF. Nous avons imaginé une installation parfaitement adaptée à son environnement, allant également jusqu’à envisager son intégration dans l’urbanisme local, en proposant, par exemple, certains types d’assises en symbiose avec l’environnement ou certaines finitions spécifiques par exemple.

Il n’y a pas de durée d’exploitation arrêtée ou prévue à ce jour. Nous allons à présent assurer la maintenance et la gestion de la projection. En matière de maintenance et d’entretien, il y a en premier lieu, les appareils. Nous suivons les préconisations des constructeurs avec lesquels nous sommes directement en contact, ce qui est un atout majeur et nous permet d’appréhender et de parer rapidement à toute situation ou toute urgence. Par exemple, les appareils doivent être contrôlés physiquement en fonction d’un certain nombre d’heures de fonctionnement. D’autre part, nous gérons l’ensemble de l’installation à distance. Ainsi, dans la mesure où l’image vidéo en venait à se décaler, par exemple, nous sommes en mesure de rétablir le mapping depuis nos ordinateurs.

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Black Ink : une romance à tiroirs

Black Ink © William Windrestin

Black Ink est une maison d’édition spécialisée dans la romance. Installée près de la Rochelle, elle porte un projet à tiroirs avec plusieurs engagements économiques et environnementaux en faveur des auteur·e·s et du savoir-faire local.

Quelques années avant l’explosion de la romance en librairie, Sarah Berziou, elle-même amatrice du genre, lance sa propre maison d’édition à compte d’éditeur en octobre 2016.
Conseillère en insertion professionnelle, elle se forme sur divers aspects de l’édition (droit de la propriété intellectuelle, correction professionnelle…) et édite son premier livre, en février 2017, en seulement 100 exemplaires.
Elle passe alors les portes de l’Imprimerie de la Sèvre, à Niort, et ne les refermera plus ! Vincent Gardrat a non seulement été le premier imprimeur à accepter de travailler avec elle mais il a su s’adapter pour répondre aux besoins grandissant de la maison d’édition et rester l’imprimeur de Black Ink, avec des tirages allant de 2000 à 8000 exemplaires par titre à ce jour.

Reportage vidéo

Mais alors, comment concilier impression en France et réussite économique ?
Découvrez l’histoire du succès de Black Ink : une maison d’édition qui parle d’amour, avec 300 titres au catalogue, 70 auteur·e·s, pour 1 million de chiffre d’affaire annuel ; le tout imprimé en local !

Un modèle économique engagé

Un modèle économique engagé

Outre le choix d’imprimer en local, malgré le surcoût par rapport à des imprimeurs étrangers, Black Ink est historiquement diffusé en numérique par un distributeur indépendant français (immatériel•fr), toujours pour des raisons éthiques plus qu’économiques. La maison d’édition a également misé sur l’emploi en recrutant des salariés plutôt que de faire appel à des prestations free-lance, notamment pour les postes de correcteur, de communication…

Une rémunération des auteur·e·s plus régulière

Une rémunération des auteur·e·s plus régulière

Black Ink verse les droits d’auteur sur les titres vendus tous les trimestres et non annuellement comme pratiqué massivement dans le monde de l’édition.
De plus, le pourcentage reversé à l’auteur·e est supérieur aux moyennes nationales, aussi bien pour les livres numériques que papier.

L’explosion de la romance

L’explosion de la romance

Longtemps dépeinte comme un sous genre littéraire, le mépris pour la romance s’étiole au fur et à mesure que les ventes augmentent ! Et pour cause, « en un an, les Français ont acheté plus de 6 millions d’ouvrages de ce type, soit deux fois plus que l’année précédente (2022) », constate Sandrine Vigroux, de la société d’études de marché GfK.

Toujours d’après les chiffres de GfK, en 2023, la romance représente 7% du marché du livre, hors éditions numériques. Fin mars 2023, trois titres de romance étaient dans le Top 10 des ventes : Jamais plus de Colleen Hoover en 4ème position, le Volume 2 de Captive de Sarah Rivens en 6ème position et A tout jamais de Colleen Hoover en 9ème position.

L’éditeur néo-aquitain Black Ink bénéficie de cet engouement pour la romance et ses sous-genres (dark romance, romantasy…). Certains de ses titres ont été rachetés par de plus grosses maisons d’édition pour des rééditions en format poche. Black Ink envoie même, depuis juillet 2024, ses livres outre-Atlantique, au Québec.

Si Black Ink est la seule maison d’édition en Nouvelle-Aquitaine spécialisée dans la romance, d’autres maisons du territoire ont développé des collections « romance » dans leur catalogue à l’image de Elixyria (Creuse), Plume Libre (Landes) et Plume de papier (Gironde).

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Le Berceau des nymphéas : la maison Latour-Marliac

Mis à jour le 27 juin 2024

C’est à Joseph Bory Latour-Marliac, horticulteur du Lot-et-Garonne, que l’on doit la création des nymphéas de couleurs qui ont tant inspiré Claude Monet.

En 1875, Bory Latour-Marliac crée une pépinière au Temple-sur-Lot. Son premier objectif est de créer la plus grande collection de bambous d’Europe mais il se tourne ensuite vers un nouveau projet : hybrider les nénuphars rustiques alors qu’il n’en n’existait qu’une seule variété, celle d’une fleur blanche de 4 à 6 pétales.

Visuel en noir et blanc qui représente une pépinière avec des bassins

© Thierry Huau

Il croise la variété rustique blanche avec des variétés sauvages et crée 19 nymphéas hybrides dans 5 gammes de couleurs (blanc, rose, rouge, jaune pâle ou bleu).
Il les présente à l’exposition universelle de Paris de 1889 et il gagne le 1er prix. C’est à cette occasion qu’il rencontre Claude Monet qui s’en inspire, crée son jardin d’eau dans sa propriété de Giverny et y plante les créations de Latour-Marliac.

Visuel : © Thierry Huau

||| À consulter : « Impressionnistes anecdotes »

La pépinière change de propriétaire plusieurs fois après la mort de Bory Latour-Marliac. Labellisée « Jardin remarquable » depuis 2004, elle est ouverte au public et accueille 20 000 visiteurs par an.

La maison Latour-Marliac devient cabinet de curiosités

La maison Latour-Marliac devient cabinet de curiosités

Bory Latour-Marliac possédait une maison, non loin de la pépinière, dans le village du Temple-sur-Lot. La maison, avec sa serre et son bassin d’expérimentation, est inscrite au titre des Monuments historiques et labellisée « Maison des illustres ». Inhabitée depuis 15 ans, elle est rachetée en 2017 par Thierry Huau, paysagiste, urbaniste, ethnobotaniste et conférencier international, pour la sauver de la ruine.
Malgré une longue période d’inoccupation des lieux, la maison n’a subi aucune modification depuis la mort de Bory Latour-Marliac, en 1911. Après avoir remis en état les structures, les systèmes d’électricité, de chauffage et d’accès, Thierry Huau prend le parti de conserver le lieu tel qu’il était à ce moment-là, figé dans son état. La maison sera aménagée sans perdre sa patine, son esprit et l’ambiance de cette maison d’illustre où se sont retrouvés artistes, clients, botanistes et autres personnalités qui ont fait le développement économique industriel et culturel de cette période.

Les papiers peints du milieu du 19e siècle ont été préservés et, dans les parties disparues, Thierry Huau a fait réaliser par l’artiste Louise René des œuvres picturales illustrant le propos botanique et naturaliste du lieu.
Le rez-de-chaussée de la maison accueillera, dès l’été 2024, un cabinet de curiosités consacré aux « hybrideurs », ces personnalités du 19ème siècle à qui l’ont doit tous types d’inventions dans des domaines très variés.
Le projet restituera le bouillonnement artistique de cette période à travers divers thèmes :
  • l’horticulture : en présentant l’épopée d’horticulteurs qui ont créé au 19ème siècle ces dynasties qui vont faire l’horticulture de demain, par leur passion et leur imagination.
  • Les débuts du cinéma : par les objets présentés dans les boîtes de curiosités, par les textes des grands auteurs lus par les comédiens dont les voix rythmeront le parcours.
  • La musique si évocatrice des éléments de la nature.
  • La peinture avec des œuvres projetées sur les murs ou les plafonds, celles de Claude Monet et des impressionnistes particulièrement.
  • La photographie.
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Impressionnistes anecdotes

Impressionnistes anecdotes © William Windrestin

Claude Monet est relié à la Nouvelle-Aquitaine par deux histoires distinctes qui ont toutes deux influencé sa pratique artistique. Ces deux anecdotes partagent le même point de départ : l’année 1889 !

Une série creusoise

Une série creusoise

 

Contrairement à ce que l’on pense communément, la première série de tableaux peinte par Monet n’est pas celle sur Les Meules en 1890 mais bien les 23 toiles réalisées en Creuse au printemps 1889 !

Monet se rend en Creuse pour la première fois en février 1889 sur invitation de son ami Gustave Geffroy, journaliste et critique d’art. Il séjourne quelques jours chez Maurice Rollinat puis, subjugué par les paysages creusois enneigés, il décide de revenir pour un séjour de 3 semaines afin d’immortaliser ces lieux sur la toile. L’arrivée du printemps et de ses caprices météorologiques vont lui jouer des tours et son passage en Creuse n’aura de cesse de se prolonger pour laisser le temps à Monet de finir les 23 toiles initiées à l’hiver.

Maison Rollinat, carte postale © Wikimedia Commons
Maison Rollinat, carte postale © Wikimedia Commons

Finalement, il repart à Paris, en mai 1889, avec sa première série qui illustre le même paysage à des heures différentes du jour. Ces tableaux sont présentés pour la première fois au public en juin de la même année lors de l’exposition conjointe Monet-Rodin à la galerie Georges Petit.

De gauche à droite : photo 1 - Monet ravin Creuse © Wikimedia Commons // photo 2 - Colmar - Unterlinden Museum - La Vallée de la Creuse, soleil couchant (The Creuse Valley, setting sun) 1889 by Claude Monet (1840-1926) - Oil on Canvas // photo 3 : Monet Creuse soleil CC-BY-NC-SA FulAnd Flickr
Visuels (de gauche à droite) :
Photo 1 – Monet ravin Creuse © Wikimedia Commons
Photo 2 –
Colmar – Unterlinden Museum – La Vallée de la Creuse, soleil couchant (The Creuse Valley, setting sun) 1889 by Claude Monet (1840-1926) – Oil on Canvas
Photo 3 – Monet Creuse soleil CC-BY-NC-SA FulAnd Flickr

 

Moins connues que ses séries suivantes, les toiles peintes à Fresselines, dans le nord de la Creuse, sont aujourd’hui dispersées dans le monde entier dans des musées et des collections privées.

Le berceau des nymphéas

Le berceau des nymphéas

Visuel qui représente une affiche d'une exposition à Paris où l'on voit la Tour Eiffel et du texte (nom de l'exposition, dates)Cette même année 1889, Joseph Bory Latour-Marliac, botaniste du Lot-et-Garonne, présente sa collection de nymphéas de couleur par hybridation, dont il a le secret, à l’Exposition universelle de Paris, au pieds de la toute nouvelle Tour Eiffel.

C’est à cette occasion que Monet découvre ces fleurs colorées qu’il ne cessera de peindre les 30 dernières années de sa vie !

 

Visuel qui représente la Tour Eiffel à ses pieds

P


Visuels :

Premier : Paris – Lyon, Méditerranée Railways Paris Universal Exhibition 1889, Inauguration of the exhibition Round trip tickets © CC0 Musée Carnavalet // Deuxième : Photo exposition Tour Eiffel CC BY trialsanderrors Flickr.

L’année suivante, Monet acquiert la propriété de Giverny dans laquelle il fait creuser un plan d’eau alimenté par le Ru, affluent de l’Epte. En 1894, il commande plusieurs plantes aquatiques à Bory Latour-Marliac, dont des nymphéas et des lotus. Or, l’acclimatation de ces plantes au bassin de Giverny ne réussit pas pleinement.

Chez lui, dans sa pépinière du Temple-sur-Lot, Bory Latour Marliac va retravailler ses lotus afin de rendre cette plante plus résistante au climat givernois. Et il y parvient, si bien que le peintre lui passe deux autres commandes en 1904 et 1908.

« J’ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir ; je les cultivais sans songer à les peindre… Un paysage ne vous imprègne pas en un jour… Et puis, tout d’un coup, j’ai eu la révélation des fééries de mon étang. J’ai pris ma palette… Depuis ce temps je n’ai guère eu d’autre modèle… »

Claude Monet –

La suite, tout le monde la connait : Monet peint plus de 200 toiles sur le motif des nymphéas, allant jusqu’à la réalisation d’œuvres monumentales, les 8 planches de 2 mètres de haut chacune, offertes à la France par le peintre dès la fin de la Première Guerre mondiale et exposées selon sa volonté au musée de l’Orangerie à Paris depuis 1927.

Panorama Interior of Musée de l'Orangerie © Wikimedia commons
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Festivals et manifestations
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Festivals d’été 2024

AdobeStock #115092421 Par Halfpoint
Mis à jour le 11 juillet 2024

Retrouvez dans cette page dédiée aux festivals d’été néo-aquitains : des vidéos, un agenda, des articles et autres contenus qui rythmeront la période estivale 2024.

Cet été en Nouvelle-Aquitaine, profitez des rendez-vous culturels et festifs près de chez vous, financés par la Région entre mai et septembre 2024 : spectacle vivant, musiques actuelles et du monde, musique classique et contemporaine, livre, cinéma, arts plastiques et visuels.

Agenda des festivals
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||| Des tarifications pour aller sur les festivals :
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||| Des trains supplémentaires :

Charente-Maritime :
Des trains supplémentaires sur des événements : Un Violon sur le Sables (17) du 18 au 28 juillet.
Nouveauté 2024 un train direct Bordeaux <> Royan : départ vendredi, retour dimanche, à partir de 30€ A/R. Location Vélo électrique Modalis 5€ la journée.
Sud-Aquitaine :
Des trains supplémentaires pour le festival Gare aux Rock à Marmande (47) du 27 au 30 juin.
Périgord :
Des liaisons Bordeaux <> Sarlat ; Agen <> Périgueux ; Périgueux <> Sarlat (correspondance au Buisson).
Des trains supplémentaires pour :
Les Francofolies (17) du 10 au 14 juillet (Retours des concerts), les cars régionaux vous ramènent ; Le Festival de Confolens (16) du 12 au 18 août.

|||
Retrouver tous les points d’intérêts accessibles en transports régionaux, trains et car (moins de 15 min à pied du point d’arrêt).

Sélection
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Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Spectacle vivant
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Audiodescription mobile : une technologie responsable

AdobeStock #683094681 Par Andrii

L’accessibilité des spectacles pour les personnes malvoyantes et aveugles passe sans conteste par l’audiodescription, soit la description des éléments visuels d’une œuvre pour en donner les éléments essentiels à la compréhension.

Si l’audiodescription est massivement proposée pour les œuvres cinématographiques en France, notamment lors de leur diffusion sur les chaînes de télévision, elle n’est encore que peu déployée dans les salles de spectacle. Cela s’explique par des raisons économiques principalement, à savoir le coût d’achat pour une salle culturelle de matériel spécifique (dispositif de diffusion et casques), et le coût pour une compagnie ou une production relatif à la prestation de traduction en audiodescription de l’œuvre par un professionnel.

Reportage vidéo

Forte de ce constat, la compagnie Les Singuliers Associés, pour son spectacle Mamamé, a travaillé à la mise en place d’un dispositif d’accessibilité pour les personnes malvoyantes et non-voyantes, intégré à la régie du spectacle, sans limites de bénéficiaires, disponible à toutes les représentations et sans surcoût pour le programmateur.

Le saviez-vous ?

La France compte 1,7 million de personnes déficientes visuelles.

Pour une généralisation de l’audiodescription

Pour une généralisation de l’audiodescription

La création Mamamé est l’occasion pour la compagnie Les Singuliers Associés de tester l’efficacité du dispositif technique rendant la pièce accessible aux personnes malvoyantes et aveugles par l’audiodescription en salle. L’audiodescription a été testée à plusieurs étapes avec des utilisateurs en situation de handicap, de l’écriture initiale à la mise en œuvre lors d’une représentation.

« Il y avait certaines séquences qui m’échappaient sans l’audiodescription. »

Adama, bêta-testeur –

La technologie choisie est une adaptation d’un système préexistant, déjà utilisé dans les pays anglosaxons (principalement pour l’enseignement), qui fonctionne grâce à un boitier diffusant instantanément une piste audio via le WIFI à des téléphones connectés. Ainsi, il n’y a aucun surcoût pour la salle de spectacle accueillant la création audiodécrite.

Schéma audiodescription © Les Singuliers Associés

L’objectif pour la compagnie, maintenant que le dispositif a été éprouvé, est de collaborer avec les parcs de matériels scéniques de Nouvelle-Aquitaine pour diffuser cette technologie auprès des metteurs en scène, des salles, etc.
Aussi, Les Singuliers Associés travaillent à la création d’un kit clé en main qui regrouperait la technologie pour la diffusion de l’audiodescription mais aussi un guide de bonnes pratiques pour l’écriture de celle-ci afin de garantir une compréhension et une immersion réussie pour le public cible. Ce kit pourra s’accompagner d’une formation dispensée par la compagnie.

Pour une accessibilité optimale, la compagnie propose une visite tactile du plateau, ici sous forme de maquette, avant la représentation. Ainsi, le public en situation de handicap pourra se représenter mentalement les espaces, les personnages qu’il retrouvera ensuite dans les commentaires audio.

« Ça nous a donné une meilleure compréhension et l’imagination du spectacle lui-même. Je me sentais projeté dans le spectacle. »

Mohamed, après la représentation à Expression 7, le 11 avril 2024 –

Mamamé est une création soutenue à travers les appels à projets 2023 numérisation, médiation, création et essaimage sobriété numérique du programme Cultures Connectées ; dispositif de soutien à l’appropriation du numérique par les acteurs culturels mis en place dans un cadre partenarial entre la Direction régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine (Drac) et la Région Nouvelle-Aquitaine.

Les Singuliers Associés
Logo compagnie Les Singuliers associés
Les Singuliers Associés, une compagnie pour l’inclusion

La compagnie Les Singuliers Associés est le fruit de la rencontre entre trois metteurs en scène à Limoges – Sylvie Audureau, Philippe Demoulin et Didier Valadeau – dont la démarche artistique se construit avec et pour les gens.

« Nous conduisons cette recherche artistique avec des publics multiples : souvent des personnes en difficulté ou/et en carence culturelle. Un public métissé : un d’ici, un autre venu d’ailleurs, un sourd, un autre aveugle, un trisomique, un autre ordinaire… Mais toujours un singulier. »

La question de l’accessibilité des spectacles aux personnes en situation de handicap est au cœur des projets de la compagnie, tant dans ses créations scéniques (notamment par l’usage de la langue des signes) que par le dispositif Dans tous les sens (agenda des spectacles accessibles) qu’elle porte depuis de nombreuses années. 

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Inventaire du patrimoine culturel du littoral

Inventaire du patrimoine culturel du littoral © William Windrestin

La Région Nouvelle-Aquitaine lance une opération d’inventaire du patrimoine culturel de son littoral.

Avec ses 970 km de côtes, la Nouvelle-Aquitaine est une région particulièrement concernée et impactée par l’évolution du littoral. C’est pourquoi, en 2024, elle décide de l’appréhender sous un angle moins étudié, à savoir sa dimension culturelle et patrimoniale.

Etant donné le nombre de communes concernées, il a été décidé de débuter par une première phase d’étude sur trois communes représentatives des différents types de littoraux du territoire : le littoral de marais en Charente-Maritime, le littoral sableux en Gironde et dans les Landes et enfin le littoral rocheux au Pays basque.
Ce sont donc les communes de Marennes-Hiers-Brouage, Mimizan et Guéthary qui vont être inventoriées par Claire Steimer, chercheuse au service Patrimoine et Inventaire de la Région. L’objectif est de mettre en évidence les héritages historiques, témoins des relations entre l’homme et la mer du Moyen Âge à nos jours.

Mosaïque litoral © William WINDRESTIN
Thématiques étudiées

Il s’agit de mener un inventaire topographique, c’est-à-dire un repérage du patrimoine bâti et des aménagements de l’homme. Ce repérage sera ensuite examiné à travers le prisme de dix thématiques afin d’identifier les richesses patrimoniales liées au littoral :

||| Signalisation et surveillance des côtes,
||| Défense militaire des côtes,
||| Protection contre l’érosion côtière,
||| Transit terre/mer et réseaux de communication,
||| Production primaire et commercialisation des produits de la mer et de l’agriculture,
||| Activités artisanales et industrielles liées à la mer et à l’agriculture,
||| Vie des populations littorales,
||| Activités balnéaires de loisir et de santé,
||| Pratiques religieuses, mémorielles et expressions légendaires,
||| Activités scientifiques et muséales.

Vidéo de présentation

Prises de vue photographiques, recherches dans les archives compléteront le travail de terrain. L’ensemble fera l’objet de dossiers documentaires accessibles sur le portail documentaire Patrimoine et Inventaire de la Région.

Suivez l’avancée des recherches ici-même et en vous abonnant à notre lettre d’information !

Contact

Vous souhaitez participer à ce projet en tant que partenaire ?

||| Contactez Claire Steimer, chercheuse au service Patrimoine et Inventaire : claire.steimer@nouvelle-aquitaine.fr

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Résistante(s) | Marie Bartette

Marie Bartette © Rafael Ortiz
Mis à jour le 18 janvier 2024

Dans le cadre de l’exposition « Madeleine Riffaud. Résistante(s)« , la Région Nouvelle-Aquitaine a voulu saluer la participation féminine à la lutte contre le nazisme en proposant les portraits de cinq femmes du territoire engagées, parfois même au péril de leur vie.

Marie Bartette

Née à Albi, Marie Bartette est issue de parents girondins. Son père, officier, est natif de Bordeaux et sa mère a vu le jour à Saint-André-de-Cubzac. Marie Bartette, après l’obtention du brevet supérieur, travaille dans une banque à Paris, puis à Bordeaux. Célibataire, voulant se rapprocher de sa mère malade, elle s’installe, dans les années 1920, à Arcachon où elle ouvre une mercerie « Au bonheur des dames ». Très impliquée dans la vie publique locale, elle milite au parti socialiste SFIO.

Le 18 juin 1940, Marie Bartette, fidèle auditrice de la BBC, entend l’appel du général De Gaulle. Elle s’engage aussitôt dans la Résistance aux côtés de Robert Duchez et de l’abbé Brunet. Le petit groupe distribue des tracts, colle des affiches. Sa maison – pourtant proche de la Kommandantur – sert de lieu de réunion de résistants, de dépôts de journaux clandestins et d’armes.
En 1942, l’action résistante de Marie Bartette prend de l’ampleur. Elle entre dans le réseau Jove, fondé par le capitaine Giovetti, spécialisé dans la recherche de renseignements, en contact étroit avec les services britanniques. « L’Hirondelle » – son pseudonyme dans la Résistance – fournit des informations sur le Mur de l’Atlantique, et des plans qui permettent des bombardements alliés, notamment sur Cazaux en avril 1944.

Arrêtée par la Gestapo le 30 juin 1944, Marie Bartette est déportée à Ravensbrück puis à Dachau.
Libérée le 1er mai 1945, elle est rapatriée en France à la fin du mois et Arcachon lui réserve un accueil triomphal. Elle reprend ses activités dans son magasin, s’investit dans Le Journal d’Arcachon dans lequel elle écrit son premier article dès le 18 juin 1945 et dont elle devient l’animatrice.

À l’issue de la guerre, la capitaine des Forces françaises combattantes, Marie Bartette, poursuit son engagement politique, désormais du côté du général De Gaulle auquel elle reste fidèle toute sa vie. Candidate aux élections cantonales de septembre 1945, puis aux élections de l’Assemblée constituante le 21 octobre 1945 en 5e position sur une liste Union républicaine conduite par Jules Ramarony, elle n’est pas élue.
Son action dans la Résistance lui vaut d’être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1955, en plus de la croix de guerre avec palme. Elle est qualifiée dans le décret de « belle figure de la femme française ».

À Arcachon, la mémoire de Marie Bartette est très présente : une stèle au cimetière depuis 1963 et un collège porte le nom de l’illustre résistante locale depuis 2000. Marie Bartette repose à Saint-Séverin en Charente où elle a achevé sa vie.

 

L’histoire de ces cinq figures de la Résistance a été retracée avec la participation de l’association La Mémoire en chemin. Les portraits dessinés ont, quant à eux, été réalisés par Rafael Ortiz, dessinateur, illustrateur et caricaturiste argentin ayant collaboré à deux reprises avec Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante.

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Culture & Patrimoine
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Patrimoine et inventaire
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Résistante(s) | Gaby Goudoux

Gaby Goudoux © Rafael Ortiz
Mis à jour le 18 janvier 2024

Dans le cadre de l’exposition « Madeleine Riffaud. Résistante(s)« , la Région Nouvelle-Aquitaine a voulu saluer la participation féminine à la lutte contre le nazisme en proposant les portraits de cinq femmes du territoire engagées, parfois même au péril de leur vie.

Marie Bartette

Née à Albi, Marie Bartette est issue de parents girondins. Son père, officier, est natif de Bordeaux et sa mère a vu le jour à Saint-André-de-Cubzac. Marie Bartette, après l’obtention du brevet supérieur, travaille dans une banque à Paris, puis à Bordeaux. Célibataire, voulant se rapprocher de sa mère malade, elle s’installe, dans les années 1920, à Arcachon où elle ouvre une mercerie « Au bonheur des dames ». Très impliquée dans la vie publique locale, elle milite au parti socialiste SFIO.

Le 18 juin 1940, Marie Bartette, fidèle auditrice de la BBC, entend l’appel du général De Gaulle. Elle s’engage aussitôt dans la Résistance aux côtés de Robert Duchez et de l’abbé Brunet. Le petit groupe distribue des tracts, colle des affiches. Sa maison – pourtant proche de la Kommandantur – sert de lieu de réunion de résistants, de dépôts de journaux clandestins et d’armes.
En 1942, l’action résistante de Marie Bartette prend de l’ampleur. Elle entre dans le réseau Jove, fondé par le capitaine Giovetti, spécialisé dans la recherche de renseignements, en contact étroit avec les services britanniques. « L’Hirondelle » – son pseudonyme dans la Résistance – fournit des informations sur le Mur de l’Atlantique, et des plans qui permettent des bombardements alliés, notamment sur Cazaux en avril 1944.

Arrêtée par la Gestapo le 30 juin 1944, Marie Bartette est déportée à Ravensbrück puis à Dachau.
Libérée le 1er mai 1945, elle est rapatriée en France à la fin du mois et Arcachon lui réserve un accueil triomphal. Elle reprend ses activités dans son magasin, s’investit dans Le Journal d’Arcachon dans lequel elle écrit son premier article dès le 18 juin 1945 et dont elle devient l’animatrice.

À l’issue de la guerre, la capitaine des Forces françaises combattantes, Marie Bartette, poursuit son engagement politique, désormais du côté du général De Gaulle auquel elle reste fidèle toute sa vie. Candidate aux élections cantonales de septembre 1945, puis aux élections de l’Assemblée constituante le 21 octobre 1945 en 5e position sur une liste Union républicaine conduite par Jules Ramarony, elle n’est pas élue.
Son action dans la Résistance lui vaut d’être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1955, en plus de la croix de guerre avec palme. Elle est qualifiée dans le décret de « belle figure de la femme française ».

À Arcachon, la mémoire de Marie Bartette est très présente : une stèle au cimetière depuis 1963 et un collège porte le nom de l’illustre résistante locale depuis 2000. Marie Bartette repose à Saint-Séverin en Charente où elle a achevé sa vie.

 

L’histoire de ces cinq figures de la Résistance a été retracée avec la participation de l’association La Mémoire en chemin. Les portraits dessinés ont, quant à eux, été réalisés par Rafael Ortiz, dessinateur, illustrateur et caricaturiste argentin ayant collaboré à deux reprises avec Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante.

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en Nouvelle-Aquitaine
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Résistante(s) | Charlotte Serre

Charlotte Serre © Rafael Ortiz
Mis à jour le 18 janvier 2024

Dans le cadre de l’exposition « Madeleine Riffaud. Résistante(s)« , la Région Nouvelle-Aquitaine a voulu saluer la participation féminine à la lutte contre le nazisme en proposant les portraits de cinq femmes du territoire engagées, parfois même au péril de leur vie.

Marie Bartette

Née à Albi, Marie Bartette est issue de parents girondins. Son père, officier, est natif de Bordeaux et sa mère a vu le jour à Saint-André-de-Cubzac. Marie Bartette, après l’obtention du brevet supérieur, travaille dans une banque à Paris, puis à Bordeaux. Célibataire, voulant se rapprocher de sa mère malade, elle s’installe, dans les années 1920, à Arcachon où elle ouvre une mercerie « Au bonheur des dames ». Très impliquée dans la vie publique locale, elle milite au parti socialiste SFIO.

Le 18 juin 1940, Marie Bartette, fidèle auditrice de la BBC, entend l’appel du général De Gaulle. Elle s’engage aussitôt dans la Résistance aux côtés de Robert Duchez et de l’abbé Brunet. Le petit groupe distribue des tracts, colle des affiches. Sa maison – pourtant proche de la Kommandantur – sert de lieu de réunion de résistants, de dépôts de journaux clandestins et d’armes.
En 1942, l’action résistante de Marie Bartette prend de l’ampleur. Elle entre dans le réseau Jove, fondé par le capitaine Giovetti, spécialisé dans la recherche de renseignements, en contact étroit avec les services britanniques. « L’Hirondelle » – son pseudonyme dans la Résistance – fournit des informations sur le Mur de l’Atlantique, et des plans qui permettent des bombardements alliés, notamment sur Cazaux en avril 1944.

Arrêtée par la Gestapo le 30 juin 1944, Marie Bartette est déportée à Ravensbrück puis à Dachau.
Libérée le 1er mai 1945, elle est rapatriée en France à la fin du mois et Arcachon lui réserve un accueil triomphal. Elle reprend ses activités dans son magasin, s’investit dans Le Journal d’Arcachon dans lequel elle écrit son premier article dès le 18 juin 1945 et dont elle devient l’animatrice.

À l’issue de la guerre, la capitaine des Forces françaises combattantes, Marie Bartette, poursuit son engagement politique, désormais du côté du général De Gaulle auquel elle reste fidèle toute sa vie. Candidate aux élections cantonales de septembre 1945, puis aux élections de l’Assemblée constituante le 21 octobre 1945 en 5e position sur une liste Union républicaine conduite par Jules Ramarony, elle n’est pas élue.
Son action dans la Résistance lui vaut d’être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1955, en plus de la croix de guerre avec palme. Elle est qualifiée dans le décret de « belle figure de la femme française ».

À Arcachon, la mémoire de Marie Bartette est très présente : une stèle au cimetière depuis 1963 et un collège porte le nom de l’illustre résistante locale depuis 2000. Marie Bartette repose à Saint-Séverin en Charente où elle a achevé sa vie.

 

L’histoire de ces cinq figures de la Résistance a été retracée avec la participation de l’association La Mémoire en chemin. Les portraits dessinés ont, quant à eux, été réalisés par Rafael Ortiz, dessinateur, illustrateur et caricaturiste argentin ayant collaboré à deux reprises avec Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante.

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