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Résistante(s) | Marie Bartette

Marie Bartette © Rafael Ortiz
Mis à jour le 18 janvier 2024

Dans le cadre de l’exposition « Madeleine Riffaud. Résistante(s)« , la Région Nouvelle-Aquitaine a voulu saluer la participation féminine à la lutte contre le nazisme en proposant les portraits de cinq femmes du territoire engagées, parfois même au péril de leur vie.

Marie Bartette

Née à Albi, Marie Bartette est issue de parents girondins. Son père, officier, est natif de Bordeaux et sa mère a vu le jour à Saint-André-de-Cubzac. Marie Bartette, après l’obtention du brevet supérieur, travaille dans une banque à Paris, puis à Bordeaux. Célibataire, voulant se rapprocher de sa mère malade, elle s’installe, dans les années 1920, à Arcachon où elle ouvre une mercerie « Au bonheur des dames ». Très impliquée dans la vie publique locale, elle milite au parti socialiste SFIO.

Le 18 juin 1940, Marie Bartette, fidèle auditrice de la BBC, entend l’appel du général De Gaulle. Elle s’engage aussitôt dans la Résistance aux côtés de Robert Duchez et de l’abbé Brunet. Le petit groupe distribue des tracts, colle des affiches. Sa maison – pourtant proche de la Kommandantur – sert de lieu de réunion de résistants, de dépôts de journaux clandestins et d’armes.
En 1942, l’action résistante de Marie Bartette prend de l’ampleur. Elle entre dans le réseau Jove, fondé par le capitaine Giovetti, spécialisé dans la recherche de renseignements, en contact étroit avec les services britanniques. « L’Hirondelle » – son pseudonyme dans la Résistance – fournit des informations sur le Mur de l’Atlantique, et des plans qui permettent des bombardements alliés, notamment sur Cazaux en avril 1944.

Arrêtée par la Gestapo le 30 juin 1944, Marie Bartette est déportée à Ravensbrück puis à Dachau.
Libérée le 1er mai 1945, elle est rapatriée en France à la fin du mois et Arcachon lui réserve un accueil triomphal. Elle reprend ses activités dans son magasin, s’investit dans Le Journal d’Arcachon dans lequel elle écrit son premier article dès le 18 juin 1945 et dont elle devient l’animatrice.

À l’issue de la guerre, la capitaine des Forces françaises combattantes, Marie Bartette, poursuit son engagement politique, désormais du côté du général De Gaulle auquel elle reste fidèle toute sa vie. Candidate aux élections cantonales de septembre 1945, puis aux élections de l’Assemblée constituante le 21 octobre 1945 en 5e position sur une liste Union républicaine conduite par Jules Ramarony, elle n’est pas élue.
Son action dans la Résistance lui vaut d’être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1955, en plus de la croix de guerre avec palme. Elle est qualifiée dans le décret de « belle figure de la femme française ».

À Arcachon, la mémoire de Marie Bartette est très présente : une stèle au cimetière depuis 1963 et un collège porte le nom de l’illustre résistante locale depuis 2000. Marie Bartette repose à Saint-Séverin en Charente où elle a achevé sa vie.

 

L’histoire de ces cinq figures de la Résistance a été retracée avec la participation de l’association La Mémoire en chemin. Les portraits dessinés ont, quant à eux, été réalisés par Rafael Ortiz, dessinateur, illustrateur et caricaturiste argentin ayant collaboré à deux reprises avec Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante.

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