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Résistante(s) | Gaby Goudoux

Gaby Goudoux © Rafael Ortiz
Mis à jour le 18 janvier 2024

Dans le cadre de l’exposition « Madeleine Riffaud. Résistante(s)« , la Région Nouvelle-Aquitaine a voulu saluer la participation féminine à la lutte contre le nazisme en proposant les portraits de cinq femmes du territoire engagées, parfois même au péril de leur vie.

Gaby Goudoux

Née le 26 août 1914 à Brive, décédée le 29 janvier 2007, Gabrielle Lhomond, dite « Georgette », était la veuve de Jean Goudoux, ancien député de la Corrèze. En 1939, son métier de « cousette » l’avait conduite à devenir présidente du syndicat de l’habillement et de la confection, et secrétaire adjointe de l’Union départementale des syndicats ouvriers de la Corrèze. Membre des Jeunesses Communistes (clandestines depuis la dissolution du Parti Communiste le 26.09.1939), elle est surnommée pas ses camarades : « La Mère ».

Dès juillet 1940, à 26 ans, elle s’oppose au gouvernement de Pétain. Elle organise des distributions de tracts, en relation avec ces pionniers de la Résistance à Brive que furent Germain Auboiroux, Robert Delord, Marcel Pocaly, Robert Lacombe…
Surveillée par la police de Vichy, son domicile est perquisitionné deux fois, sans résultat. Mais devant la menace d’une arrestation imminente, le responsable interrégional du Parti Communiste clandestin, Marchandier (Max) lui demande de passer totalement dans la clandestinité à Limoges où elle s’installe le 10 décembre 1940. Elle est alors chargée d’assurer la propagande anti-vichyste sur sept départements : Haute-Vienne, Indre, Creuse, Dordogne, Corrèze, Allier, Puy-de-Dôme.
En janvier 1941, elle réalise avec Madame Bellet (Danielle) le premier numéro du « Travailleur de la Corrèze » dont la devise est « Tenir bon, faire front ».
Le 10 février 1941, suite à l’arrestation du responsable interrégional, elle se retrouve seule pendant quelques temps à l’organisation de toute l’interrégion. Ses déplacements d’un département à l’autre, son action résistante, son signalement sont connus de la police qui vient l’arrêter le 29 juin 1941 lors d’un rendez-vous avec d’autres camarades au Palais près de Limoges.

Elle est condamnée une première fois par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand (Section Spéciale) à 5 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour, puis une deuxième fois, le 21 septembre 1941, par le tribunal de Périgueux à 15 ans de travaux forcés supplémentaires…. Internée par la police française, puis livrée à l’occupant nazi, elle est déportée au camp de concentration de femmes de Ravensbrück en Allemagne où elle reçoit le matricule n°39 115. Là, elle connaît l’enfer de l’univers concentrationnaire nazi, le travail forcé au « Kommando de Wodau », pour les usines Siemens. Son courage, sa volonté, la solidarité entre détenues, lui permettent de survivre.

B. Delaunay

 

L’histoire de ces cinq figures de la Résistance a été retracée avec la participation de l’association La Mémoire en chemin. Les portraits dessinés ont, quant à eux, été réalisés par Rafael Ortiz, dessinateur, illustrateur et caricaturiste argentin ayant collaboré à deux reprises avec Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante.

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