Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Vicious Circle | le label qui croit au vinyle

© Vicious Circle
Mis à jour le 08 décembre 2025

Depuis plus de trente ans, le label bordelais Vicious Circle trace son chemin dans le paysage musical indépendant français. Dans un marché où le streaming domine et où les coûts de production ne cessent d’augmenter, le label continue d’accorder une place centrale au vinyle. Un choix assumé, réfléchi, et profondément ancré dans son identité.

Le vinyle comme marque de fabrique

Le vinyle comme marque de fabrique

Fabriquer un vinyle coûte en moyenne cinq euros pièce pour un tirage standard de 500 exemplaires. Pour réduire ces coûts, Vicious Circle mise régulièrement sur des pressages plus importants, entre 1500 et 2000 unités. Chaque quantité est pensée en amont, projet par projet, afin de limiter les invendus.
Même si les années 2000 et 2010 ont marqué une période de recul — tous les groupes ne bénéficiaient plus systématiquement d’un pressage — le vinyle n’a jamais disparu du catalogue. Au contraire, il a retrouvé depuis 2015 une croissance continue, alors que les ventes de CD n’ont eu de cesse de diminuer.

Un objet qui dépasse la musique

Un objet qui dépasse la musique

Pourquoi maintenir le vinyle malgré les coûts ? Pour Vicious Circle, la réponse tient à plusieurs niveaux.
D’abord, il s’agit de proposer plusieurs formats à prix accessibles, autour de 17 euros. Ensuite, c’est l’attachement à l’objet qui guide le label : travail sur les couleurs, éditions limitées, distinction entre vinyles noirs (destinés aux grandes chaînes) et vinyles couleurs (réservés aux disquaires indépendants et à la vente directe). Les éditions limitées à 100 exemplaires ne sont pas repressées, renforçant leur caractère précieux.

Aussi, les esthétiques défendues par le label — rock indépendant et ses nombreuses déclinaisons — se prêtent parfaitement au son vinyle. Et même si certains n’écoutent le disque qu’une fois avant de retourner au streaming, le physique reste une source majeure des revenus du label.

« Le rock indé ne se stream pas beaucoup. »

Guillaume Le Collen, responsable promotion et production chez Vicious Circle –

Vicious Circle est également présent dans le paysage culturel toulousain à travers son propre disquaire, offrant un lien privilégié avec un réseau de distribution indé, loin des grandes chaînes.

À cela s’ajoute le rôle essentiel de l’image : devenu objet de collection, le vinyle est aujourd’hui un support de visibilité important. L’image a de l’importance : une belle pochette circule mieux, attire, existe sur les réseaux sociaux et chez les disquaires. Dans un secteur où la visibilité est devenue une forme de monnaie, le visuel compte presque autant que le son.

Le vinyle oui, mais pas au détriment de l’environnement

Le vinyle oui, mais pas au détriment de l’environnement

Dans leurs tous nouveaux locaux dans le quartier Saint-Seurin à Bordeaux — qu’ils partagent avec deux autres labels — nous sommes loin des entrepôts géants où les palettes s’empilent. Ici, les vinyles ne restent jamais longtemps. La plupart partent directement chez les distributeurs, en France et en Europe, dès la sortie du pressage ; d’autres sont envoyés aux groupes qui partent en tournée et la partie restante se partage entre les rayonnages derrière les bureaux des salariés et un garage qui leur sert de lieu de stockage. Une manière de limiter les transports inutiles et de réduire la taille des stocks.

Le label a également fait le choix stratégique de s’associer avec deux autres structures pour acquérir une presse commune chez Vinyl Records Makers (VRM) à Châtellerault. Cette proximité avec l’usine permet d’affiner les besoins, de fluidifier la communication, et de réduire les coûts de pressage et de transports.

Une production plus vertueuse

La partie la plus polluante actuellement reste la fabrication des matrices, nécessitant l’usage de bains chimiques. Outre le transport et le stockage, la production du vinyle en lui-même a forcément un impact environnemental non négligeable. Vicious Circle y est attentif et travail avec des partenaires qui s’engagent dans une production plus vertueuse. Chez VRM (société de pressage), toute la chaîne de production est européenne, à l’image des impressions qui sont réalisées en Allemagne auprès d’un imprimeur engagé dans une démarche zéro déchet. De plus, le PVC utilisé pour les disques a évolué : les stabilisants au plomb ont été remplacés par des solutions biosourcées.
S’il reste du chemin à parcourir, la filière travaille activement à réduire son empreinte carbone, tout comme pour les CD dont les boîtiers contiennent désormais moins de plastique, voire plus du tout chez Vicious Circle.

ReDISCO : recycler plutôt que stocker

Avec 32 ans d’existence, le label a dû apprendre à gérer des stocks parfois importants. Pour limiter la perte, les quantités de pressage sont optimisées, et Vicious Circle a participé à plusieurs éditions du projet ReDISCO, porté par La FÉLIN, dédié au recyclage des vinyles.

Les postes d’émissions du secteur des musiques enregistrées

Situons à présent l’impact du vinyle dans les différents postes d’émissions de gaz à effet de serre des musiques enregistrées. Le rapport REC « Réduisons notre empreinte carbone » — porté par le CNM, le SNEP, l’UPFI et le SMA — publié en septembre 2024, stipule que l’ensemble des émissions du secteur s’élevait à 2 780 ktCO₂e en 2022. Si la fabrication du vinyle et sa distribution ont un impact certain, ces deux postes d’émission sont tout à fait marginaux sur la globalité du secteur : moins de 2% seulement.

Visuel qui représente un graphique sous forme de camembert avec les données suivantes : 74% fabrication et consommation d'énergie des terminaux d'écoute ; 22% distribution digitale ; 2% production de musique ; 1% fabrication et fin de vie des supports ; <1% distribution physique.

L’écoute de la musique sur les supports numériques est extrêmement énergivore. L’écoute sur support physique n’est pas sans impact pour autant car elle nécessite l’utilisation de terminaux plus spécifiques (lecteur CD, platine vinyle…). Ses émissions sont moindres car le volume d’écoute est plus faible par rapport au digital.
Toutefois, si l’on regarde les émissions liées aux supports d’écoute, on constate que pour une heure d’écoute le vinyle est le plus émetteur de tous (en comparaison au téléchargement, à l’audio, la vidéo, la radio, la télévision et au CD). La fabrication et la fin de vie des platines est la partie la plus émettrice, suivie de la fabrication et fin de vie du vinyle en lui-même et enfin de sa distribution.


Le saviez-vous ?

Un acteur fédérateur du secteur indépendant

Philippe Couderc, fondateur de Vicious Circle en 1993, a toujours défendu une vision collective du métier. Il a contribué à impulser des structures majeures telles que Le RIM (Réseau des indépendants de la musique) et La FÉLIN (Fédération Nationale des Labels et Distributeurs Indépendants). C’est donc tout naturellement que l’équipe actuelle de Vicious circle continue de participer à ces dynamiques fédératrices. La volonté de mutualiser les forces et de défendre les valeurs du secteur indépendant fait partie de l’ADN du label.

go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

SMAC pour tous, tous pour les SMAC !

vignette SMAC © William Windrestin

La Nouvelle-Aquitaine compte 14 SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) sur son territoire (15 depuis septembre 2025), dont les deux premières structures de France à avoir reçu ce label !

Le label SMAC succède au dispositif les « Cafés-musique », en 1996. Il s’agit d’un label du Ministère de la Culture qui repose sur un cahier des charges précis. Avec ce dispositif, l’Etat souhaite travailler un maillage territorial important pour une diffusion des musiques actuelles sur l’ensemble du territoire national ; l’objectif étant d’aboutir à une scène labellisée par département.

Frise chronologique SMAC Nouvelle-Aquitaine / infographie Laurence Navarro-Hantz
Les SMAC en Nouvelle-Aquitaine

Les SMAC en Nouvelle-Aquitaine

Entretien croisé

Entretien croisé

Mathilde Coupeau, directrice de Nage libre, Delphine Tissot, directrice de L’Inconnue et Rémi Chastenet, directeur du Sans Réserve, partagent leur expérience et réflexions dans un entretien croisé. Ils évoquent le lien entre les équipes d’une SMAC, les artistes et les habitants mais aussi de coopération et de transition écologique.

Qui sont-elles ?

Qui sont-elles ?

A ce jour, en juin 2025, 14 structures de musiques actuelles sont labellisées SMAC en Nouvelle-Aquitaine. En ville ou à la campagne, elles partagent les mêmes missions « socles » imposées par le label mais se différencient par plusieurs aspects. Certaines, à l’image de Nage libre à Poitiers, ont fait le choix de promouvoir une seule esthétique musicale, ici les musiques expérimentales. D’autres, mêlent musiques et arts visuels, à l’instar du Confort moderne qui partage des projets avec la Fanzinothèque (sa voisine) et propose des expositions dans ces murs.

Toutefois, malgré des projets propres à chaque structure, les SMAC de Nouvelle-Aquitaine partagent des réflexions communes et se fédèrent autour de réseaux (le RIM) ou syndicats (SMA).

Logo du CaféMusic
Le CaféMusic labellisé

Le CaféMusic, salle de concerts à Mont-de-Marsan, dans les Landes, a obtenu le label SMAC en septembre 2025. La nouvelle est tombée 1 an après la réouverture du CaféMusic qui avait connu une période de travaux pour moderniser sa salle, accueillir de nouveaux studios de répétitions et des salles de formation, incluant un pôle dédié au numérique.

Une histoire qui continue de s’écrire

Une histoire qui continue de s’écrire

Les deux première scènes à avoir reçu le label SMAC dans les années 90 se situent toutes deux en Nouvelle-Aquitaine : Le Florida à Agen fut la première, suivie de peu par la Rock School Barbey à Bordeaux.

La frise chronologique permet de comprendre le maillage de ces scènes de musiques actuelles qui s’est tissé au fur et à mesure par département puis au sein de la grande région.
Actuellement, une nouvelle SMAC est en cours de préfiguration. Il s’agit d’une SMAC un peu particulière car elle ne sera pas implantée sur un seul lieu principal mais devrait être une SMAC regroupant plusieurs scènes du territoire en un même projet commun. Celle-ci travaillera dans le département de la Creuse, dépourvu jusqu’à présent de scènes labellisées.

Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?

96 structures sont aujourd’hui reconnues par le label « Scènes de Musiques Actuelles » sur l’ensemble du territoire français, aussi bien en milieu urbain que rural.

Elles remplissent trois grandes missions :
||| la création, la production et la diffusion de musiques actuelles ;
||| l’accompagnement des pratiques musicales, qu’elles soient professionnelles ou amateurs ;
||| le développement d’actions culturelles.

À ce titre, les SMAC proposent une programmation régulière de concerts couvrant l’ensemble des esthétiques des musiques actuelles. Certaines peuvent se concentrer sur une esthétique singulière tandis que d’autres ont une programmation plus hétéroclite.
Elles soutiennent également la création artistique en mettant en avant des artistes émergents mais aussi en offrant des espaces de répétition, des résidences artistiques, ainsi que des formations ou conseils adaptés aux besoins des artistes.
Enfin, elles mènent des actions culturelles sur leur territoire, favorisant l’implication des habitants dans la vie artistique et culturelle de la structure.

A partir de ces trois axes, les structures labellisées « Scène de Musiques Actuelles-SMAC » définissent leur projet en fonction de leur environnement, des bassins de vie et des moyens dont elles disposent.

Articles en lien
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA)

SMA (Syndicat des Musiques Actuelles)
Mis à jour le 15 juillet 2025

Créé en 2005, le SMA est le syndicat de la filière des musiques actuelles. Il rassemble aujourd’hui plus de 600 entreprises et fête ses 20 ans cette année !

Le SMA représente des festivals, des salles de concerts (dont les salles labellisées SMAC par l’État), des producteurs de spectacles, des producteurs de disques (labels), des centres de formation ou encore des radios, ainsi que des fédérations et réseaux.

Les structures adhérentes, indépendantes et en grande partie associatives, partagent un engagement commun en faveur de l’intérêt général et de la diversité. Elles soutiennent notamment la création artistique et l’accès à la culture pour tous, tout en affirmant un modèle économique à lucrativité limitée.

Le rôle du SMA

Le rôle du SMA

Comme tout syndicat, le SMA a pour mission de porter des projets qui bénéficient à l’ensemble de la filière, d’œuvrer pour une meilleure reconnaissance du secteur et de ses professionnels. Ainsi, il travaille sur les enjeux propres aux métiers des musiques actuelles, tels que la formation, la prise en compte des transitions écologiques et sociétales, les droits culturels, etc.

Voici quelques exemples des engagements du SMA :

  • négocier les conventions collectives (CCN EAC – Entreprises artistiques et culturelles, CCN SVP – Spectacle vivant privé et CCN EP – Édition phonographique) ;
  • siéger au Centre National de la Musique (CNM) au sein de chacune des commissions, ainsi qu’au conseil d’administration et au conseil professionnel ;
  • siéger dans les instances relatives à la formation professionnelle (Afdas, CPNEF-SV, CPC, COREPS, etc.) ;
  • siéger à la Caisse des Congés Spectacles, à Audiens, à AGI-SON ;
  • être membre de l’UFISC qui rassemble 18 organisations professionnelles et représente plus de 2000 structures artistiques et culturelles ;
  • être membre de Tous Pour La Musique.

En 2024, le SMA a obtenu que plusieurs mesures en faveur de la filière des musiques actuelles soient intégrées à la loi de finances. Parmi ces mesures, citons notamment la revalorisation de l’aide financière aux SMAC à hauteur de 3 680 000 euros supplémentaires par an.

Les représentants néo-aquitains au SMA
Les représentants néo-aquitains au SMA

Le SMA est dirigé par un Conseil National composé de 40 membres qui élit en son sein un bureau pour gérer les affaires courantes.

La Nouvelle-Aquitaine est représentée par Mathilde Coupeau, directrice de la SMAC Nage libre à Poitiers. Mathilde Coupeau est également élue du bureau du syndicat, en tant que trésorière.

En lien
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Le Design énergétique® dans les lieux culturels

Le Design énergétique® dans les lieux culturels

Le Design énergétique® dans les lieux culturels : une méthode qui a fait ses preuves pour baisser les factures et s’engager dans la transition écologique !

La question de la transition énergétique dans les lieux culturels en Nouvelle-Aquitaine est portée, en premier lieu, par une mesure du contrat de filière Musique. Dès 2018, la Région et les autres partenaires du contrat de filière se sont associés à Incub’ pour expérimenter divers dispositifs en faveur d’une transition énergétique des lieux du secteur musical.

Ainsi, un premier appel à projets a été proposé aux opérateurs des musiques actuelles leur permettant un accompagnement sur mesure par Incub’, société qui a développé la Méthode de Design énergétique®. Le premier lauréat de ce dispositif a été la Nef (salle de spectacle dédiée aux musiques actuelles à Angoulême).

Présentation de la méthode

Présentation de la méthode design énergétique®

Retour d’expérience

Retour d’expérience

Depuis la première expérience réussie avec la Nef, d’autres lieux ont bénéficié de ce dispositif. C’est le cas du Rocher de Palmer, à Cenon, qui a vu ses consommations énergétiques baisser de 20% sur les 6 mois qui ont suivi l’intervention d’Incub’.

Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?

Installée à Fursac, en Creuse, Incub’ est une société spécialisée dans la Méthode Design énergétique®. Applicable à tous les secteurs d’activités, cette méthode est utilisée par Incub’ dans l’accompagnement proposé aux opérateurs culturels, notamment ceux du secteur musical, grâce aux mesures « Transitions énergétiques » du contrat de filière Musique en Nouvelle-Aquitaine.
La Méthode Design énergétique® a été élaborée au cours des années 2010 par Pascal Lenormand, au sein de Incub’. Elle s’appuie sur les connaissances, pratiques et outils issus de deux domaines : l’énergétique et les sciences comportementales, en particulier la psycho-sociologie des organisations, les dynamiques du changement, les sciences de la cognition et les dynamiques sociales.

||| En savoir plus : La Méthode Design énergétique®

Les nouvelles mesures de transition énergétique

Les nouvelles mesures de transition énergétique

Le contrat de filière Musique, en cours en 2025, a souhaité maintenir et poursuivre la première expérimentation de 2018. Ainsi, la mesure Transitions énergétiques vise à soutenir l’ensemble des acteurs souhaitant s’engager dans la transition énergétique de leur projet sur plusieurs niveaux complémentaires :

  • sensibilisation et formation ;
  • production et mise à disposition de ressources de référence ;
  • analyse personnalisée de la consommation électrique ;
  • accompagnement spécifique d’acteurs souhaitant approfondir leur transition.
Articles en lien
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Spectacle vivant
Zoom sur

Réemploi des décors et costumes à l’Opéra

salle de l'opéra de Limoges, sièges vides
Mis à jour le 24 avril 2025

L’Opéra de Limoges et l’Opéra National de Bordeaux se sont engagés conjointement dans une réflexion sur la transition écologique de leurs productions.

Afin de nourrir les réflexions sur la transition écologique des maisons d’opéra en France, Limoges et Bordeaux ont décidé de se concentrer sur la question du réemploi des décors et costumes, tandis que d’autres consortiums, tels que le collectif 17h25, poursuivent la réflexion sur la mutualisation d’éléments standard de décors ou encore l’éco-conception.
Les deux opéras néo-aquitains ont sollicité une étude préliminaire pour identifier et assoir des principes communs aux deux maisons sur la maîtrise d’ouvrage circulaire et raisonnée de la production des décors, costumes et accessoires.

« Nous sommes deux maisons sur la ligne de départ (il n’y a que deux opéras en Nouvelle-Aquitaine) mais notre objectif est aussi de faire partager notre approche à d’autres institutions. »

Alain Mercier, directeur général et artistique de l’Opéra de Limoges. –

Nous sommes allés à la rencontre du personnel de l’Opéra de Limoges :

||| Alain Mercier, directeur général et artistique
||| Amandine Petite, menuisière
||| Nelli Vermel, cheffe costumière
||| Laurent Garnier, serrurier
||| Frédéric Peyrot, peintre

Et des deux metteurs en scène du collectif Clarac et Delœuil > le lab pour comprendre comment cette question du réemploi raisonne en eux et peut se déployer dans les créations et productions à venir.

Moderato | Le documentaire

Moderato | Le documentaire


Télécharger la liste des séquences du film
Une démarche bien engagée

Une démarche bien engagée

Que ce soit pour l’Opéra national de Bordeaux ou l’Opéra de Limoges, la réflexion sur une production plus vertueuse et éco-responsable est antérieure à leur demande d’étude préliminaire. En effet, chacune de leur côté, ces maisons d’opéra ont expérimenté, et continuent de le faire, des techniques pour réduire l’impact écologique de certaines productions.

L’Opéra national de Bordeaux a opté pour une politique « Zéro achat » tandis que l’Opéra de Limoges a testé le concept « Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres ».

Le zéro achat

Le zéro achat

L’Opéra national de Bordeaux (ONB) s’est engagé dans une politique Zéro achat dès janvier 2023 avec Requiem de Mozart. Depuis, deux créations par saison sont produites ainsi.

Emmanuel Hondré, directeur général de l’Opéra national de Bordeaux, n’a pas eu de mal à convaincre Stéphane Braunschweig, scénographe du Requiem de Mozart, qui a répondu avec enthousiasme au défi : penser un décors entièrement à partir de matériaux et éléments existants, et ce de façon totalement invisible pour les spectateurs.
Ainsi, en plus de la réutilisation des stocks de l’ONB, le Requiem est passé par des circuits alternatifs pour se procurer certains éléments scénographiques : friperie solidaire, don en nature par des entreprises du textile ou du bois.

Suite à cette première expérience réussie, l’ONB propose chaque saison deux productions « zéro achat » : une création « grande forme », telle que Requiem ou La Bohème, et une création « petite forme » proposée par l’Académie de l’Opéra.

Si cette démarche d’économie circulaire participe assurément à rendre les productions plus vertueuses sur le plan environnemental, elle ne permet pas d’en réduire le coût.

« Ce que l’on achète pas on va le dépenser en temps. C’est plus compliqué d’arranger un matériau qui a déjà de l’existence mais aussi d’aller à la recherche de partenaires. C’est un investissement sociétal. »

Emmanuel Hondré, directeur général de l’Opéra national de Bordeaux. –
Ateliers décors © Opéra National de Bordeaux
Atelier décors de l’Opéra national de Bordeaux
Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres

Un créateur, un seul décor, plusieurs œuvres

L’Opéra de Limoges a opté pour un autre concept pour réduire l’impact environnemental des productions, celui de la réutilisation d’un même décor pour plusieurs créations.
Aucun décor n’est imposé à un metteur ou scène ou un scénographe ! Dans l’expérimentation menée à Limoges, il est proposé à un créateur de penser plusieurs de ses œuvres à partir d’un seul et même décor, également imaginé par lui. Ainsi, le créateur est amené à se projeter dans ses futures œuvres pour créer un décor qui pourra s’adapter à plusieurs propos artistiques.

En avril 2024, l’Opéra de Limoges a programmé Nous sommes la terre, création scénique d’après La Grande Messe en ut mineur KV 427 (1783) de W. A Mozart, dont le décor était partagé avec le projet Adieu à la Mélancolie, d’après Luo Ying. Ces productions sont toutes deux signées Roland Auzet à la mise en scène.
De même, la compagnie L’Unijambiste a monté Macbeth en 2024 à partir du décor de la même compagnie utilisé en 2015 pour Der Freischütz.

Et la suite ?

Et la suite ?

L’étude préliminaire remise aux deux opéras néo-aquitains appelle à d’autres études complémentaires, notamment sur la faisabilité d’une ressourcerie qui pose la question de l’infrastructure nécessaire, de son emplacement et de son portage.

En Nouvelle-Aquitaine, d’autres projets de ressourcerie sont en cours de montage, notamment celui porté par Ciné Passion 24 dans l’ancienne usine de tabac à Sarlat. Pensée initialement comme une ressourcerie dédiée au cinéma et à l’audiovisuel, des passerelles pourraient peut-être se tisser avec le secteur du spectacle vivant et donc de l’opéra (lire l’article Du tabac au cinéma : une réhabilitation vertueuse).

Cartes d’identités des opéras

Cartes d’identités des opéras

Uniques opéras sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, découvrez les spécificités de ces deux maisons en quelques éléments clés.

© William Windrestin / © Opéra de Limoges / © Opéra National de Bordeaux


Télécharger les cartes d’identités
En lien
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Pluridisciplinaire
Dossiers thématiques

Feuille de route pour la transition écologique de la culture

Feuille de route spécifique pour la transition écologique de la culture

Le 12 mars 2024, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté une feuille de route spécifique pour la transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine.

Cette feuille de route a été élaborée à partir d’une concertation large, associant notamment les agences culturelles régionales OARA, ALCA et L’A. ainsi que l’ensemble des réseaux d’acteurs culturels néo-aquitains.

Elle comprend 6 engagements dans la suite de Néo Terra, la feuille de route du conseil régional en faveur de la transition écologique et énergétique et des éco-socio-conditionnalités régionales. Sans incidence financière directe, elle s’appliquera dans le cadre du budget global consacré à la politique culturelle.
On y retrouvera la réduction des impacts négatifs de la mobilité, la sobriété dans l’usage des ressources naturelles ou numériques, tout autant que la valorisation du patrimoine naturel protégé ou l’accompagnement des transformations du territoire.

Exemples inspirants
Téléchargement
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Les Furtives : une longueur d’avance

Les Furtives 2023 © Florence Carayre
Mis à jour le 24 avril 2025

Du 23 août au 2 septembre 2023, l’équipe du Slowfest a sillonné routes et pistes cyclables des Charentes pour proposer la première édition des Furtives : festival de musique itinérant en mobilité douce.

Le Slowfest est un collectif d’acteurs culturels soucieux de sensibiliser et inciter à des pratiques énergétiques plus durables dans le spectacle vivant. Depuis plusieurs années maintenant, il expérimente toutes sortes d’évènements culturels à faible impact énergétique et c’est tout naturellement qu’il a travaillé à des tournées en mobilité douce, que ce soit à cheval ou en vélo.

La Région Nouvelle-Aquitaine propose un mini-documentaire sur le festival Les Furtives. Un film qui prend le temps, à l’instar de ce festival, de parler d’engagements, de transitions et d’écologie dans la culture !

Les Furtives I Un festival qui prend le temps

Les Furtives est la première édition d’une longue série (souhaitons-le) de festivals itinérants en Nouvelle-Aquitaine qui ne laissent pas d’empreinte. De la Rochelle à Angoulême, en passant par Fouras, Rochefort, Saint Savinien, Saintes et Cognac, artistes, techniciens, bénévoles et publics ont enfourché leur biclou pour relier chaque nouvelle étape où concerts, discussions, ateliers, parades, etc. étaient de la partie.

Les Furtives 2023 © Florence Carayre
Noun Project par Sakchai Ruankam

Si vous souhaitez compléter le peloton de la prochaine édition, suivez les aventures du Slowfest et des Furtives sur Les Furtives – Slowfest.

La Région Nouvelle-Aquitaine a soutenu Les Furtives au titre de l’appel à projets « Musiques Actuelles 2022 – développement des coopérations professionnelles », ainsi que dans le cadre de l’AMI « Innovation sociale », et porte un intérêt particulier à cette proposition qui s’inscrit pleinement dans sa feuille de route Néo Terra, politique d’accompagnement à la transition écologique et énergétique.

En savoir plus
En lien
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Label Bâbord

AdobeStock par Master1305
Mis à jour le 24 avril 2025

La Région Nouvelle-Aquitaine soutient le Label Bâbord depuis sa création. Regroupant des partenaires et prestataires de la Nouvelle-Aquitaine, Bâbord est un label garantissant une production musicale en circuit court. Bâbord est également un label engagé sur plusieurs aspects : conditions de travail, environnement, égalité, mixité…

Logo Label Bâbord
Interview à 3 voix

||| Émilie : coordinatrice radio ZaïZaï
||| Laetitia : directrice de la NEF
||| Ophélie : productrice à Lagon Noir

Bâbord, pour vous c’est quoi ?

Bâbord, pour vous c’est quoi ?

||| Émilie :

Bâbord c’est avant tout un label de producteurs et productrices.

Le label Bâbord c’est aussi faire se retrouver différents acteurs de la filière pour que le principe de circuit court de production musicale puisse se mettre en jeu. Imaginer qu’il y ait un cercle vertueux avec l’ensemble des acteurs de la filière en dépassant uniquement le secteur de la production et en allant jusqu’à l’édition phonographique, l’imprimeur, etc.
Et puis, c’est aussi maintenir des emplois en local au-delà du plateau artistique.

||| Ophélie :

C’est essayer de réseauter et créer du lien avec d’autres producteurs et productrices. On est souvent mis en concurrence alors que ce ne sont pas les relations que l’on entretient au quotidien.

«  L’intérêt pour des structures comme la nôtre c’est de pouvoir se réunir et être un peu plus fort à plusieurs, être un peu mieux représentés aussi et défendre des valeurs qu’on a en commun. »

Ophélie –

||| Laetitia :

Pour une salle de diffusion, l’intérêt est aussi de ne pas se jeter bras ouverts dans la concentration actuelle de propositions artistiques. Nous, à Angoulême, on a une salle de 700 places et on ne peut pas accueillir les grosses tournées des têtes d’affiches qui nous coûteraient un bras. Surtout, on est financée pour faire de la découverte et travailler sur des niches ou de l’expérimentation. On a besoin de producteurs qui travaillent en ce sens et donc, s’investir dans Bâbord pour nous c’est confier notre R&D aux producteurs du label.

Label de prod en circuit court ?

C’est un label de prod en circuit court, mais du coup ça veut dire qu’on a que du chant en occitan ?

||| Ophélie :

L’idée c’est que les producteurs et productrices soient en région Nouvelle-Aquitaine mais pas forcément les artistes (même si c’est encore mieux si on défend des artistes locaux!). Tout ça appartient à une forme de mise à la connaissance des publics de nos rôles et places dans l’émergence des artistes puisqu’on se rend compte que dans l’imaginaire collectif il y a des artistes qui montent sur scène mais peu de connaissance sur tous ceux qui gravitent autour.
Il y a un enjeu de communication à travers le label sur ces question, par le biais des médias, des pochettes d’album produits en apposant, au même titre que le Label Rouge ou AB, un macaron rose fluo Bâbord, très facilement reconnaissable sur l’ensemble des supports des artistes produits.

Une vraie volonté de progression collective

Bâbord c’est aussi une vraie volonté de progression collective

||| Laetitia :

On a souvent peu de temps de travail dédié à penser à de la formation, notamment liée à tout ce qui est transition écologique, démocratique. Avec Bâbord, les producteur·rices s’engagent à avoir un point de progrès chaque année parmi les 40 cases de notre charte. Ils peuvent être labellisés s’ils en remplissent 20 sur 40 mais chaque année ils doivent cocher une nouvelle case.

« En tant que diffuseuse, quand j’achète un spectacle, je suis bien contente de savoir que le poulet a été élevé dans de bonne conditions ! »

Ophélie –

||| Ophélie :

Le but aussi c’est de créer une dynamique où on va se tirer les uns les autres vers le haut. Ça passe par des temps de formations en commun ou du transfert de savoir-faire entre-nous.

« Le label c’est aussi une question d’engagement, c’est un investissement au long court. »

Émilie –
Et maintenant ?

Et maintenant ? Il faut faire tache d’huile.

||| Ophélie :

On doit étendre et mettre en commun nos réseaux pour aller à la rencontre de futurs potentiels adhérents.

||| Émilie :

L’enjeu c’est aussi de sensibiliser des partenaires qui ne sont pas à la production ou à la diffusion directement (comme les Directions des affaires culturelles par exemple), d’avoir une action un peu politique de ce label.

Et maintenant, l’intérêt c’est aussi de présenter ce label au grand public avec des rendez-vous ouverts à tous !
Le premier était la Grande foire de Bâbord, le 3 juin 2023 au Rocher de Palmer à Cenon : un évènement pour le grand public se rende compte que l’on a de la production locale à mettre dans les oreilles et la bouche qui est extrêmement qualitative.

Et puis, Tournée Nouvelle-Aquitaine dès septembre 2023 jusqu’à fin printemps 2024 ! L’idée c’est de recréer dans les lieux de diffusion des spectacles et concerts avec des producteurs locaux, des discussions autour des circuits courts et faire résonner ainsi sur tout le territoire cette démarche responsable.

go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Musiques
Zoom sur

Musicalarue va plus loin dans son éco-responsabilité

Affiche Musicalarue 2023
Mis à jour le 03 décembre 2024

Luxey, commune rurale des Landes, va vibrer au son des multiples concerts du festival Musicalarue les 28, 29 et 30 juillet 2023.

Pendant 3 jours, Musicalarue propose une programmation très dense, avec 80 groupes de musique et compagnies des arts de la rue. Avec 7 scènes différentes et 4 lieux pour les arts de la rue, Musicalarue est un festival incontournable de l’été en région !

Riche de plus de 30 années d’expérience, l’association a toujours fait évoluer le festival en tenant compte des transitions environnementales. Toilettes sèches, éco-goblets, recyclage des mégots sont autant de mesures pour encourager les milliers de festivaliers à adopter une démarche éco-responsable.
Mais aujourd’hui, Musicalarue va plus loin dans sa réflexion pour préserver la qualité environnementale et la qualité de vie du village de Luxey en faisant le choix, plutôt rare, de diminuer les jauges pendant le festival.

Musicalarue va plus loin dans son éco-responsabilité
En savoir plus
go_to_the_top_icon
Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Pluridisciplinaire

Transition écologique

Adobe Stock #680860005 Par Deemerwha studio - Illustrations William Windrestin

Une feuille de route pour la transition écologique de la culture

Le 12 mars 2024, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté une feuille de route pour la transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine.

||| Consulter la page dédiée

Téléchargement
La politique régionale
La politique régionale
La transition écologique de la culture et par la culture en Nouvelle-Aquitaine

La Région Nouvelle-Aquitaine est un territoire culturellement actif et attractif : avec 35 000 emplois culturels recensés, c’est l’une des Régions qui compte le plus de festivals (826) et le plus de monuments historiques (6000). C’est un territoire de création (plus de 1200 équipes artistiques) et de diffusion du spectacle vivant (600 lieux de diffusion), mais aussi de filières économiques fortes : avec près de 200 cinémas indépendants, la Nouvelle-Aquitaine dispose du maillage le plus dense du monde.

C’est également un territoire très impacté par les crises environnementales : épisodes météorologiques extrêmes (canicules, tempêtes, feux de forêts), érosion du trait de côte, stress hydrique, crises agricoles…

Adobe Stock #680860005 Par Deemerwha studio - Illustrations William Windrestin

Interligne non visible

Ressources
Ressources
Actualités
Agenda

Interligne non visible

Aides régionales
Vous recherchez une aide ?

Interligne non visible

Interlocuteurs
INTERLOCUTEURS RÉGION

Équipe Atterrissage
Pilotage des défis
Mél. : transition-eco-culture[@]nouvelle-aquitaine.fr

Amélie CHAUVEAU
Chargée d’animation numérique culturel et transition
Mél. : amelie.chauveau[@]nouvelle-aquitaine.fr

go_to_the_top_icon