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Projet : The Doppleganger Effect
Du 5 au 9 décembre 2022, 3 membres de Collectif Or Normes ont donné une master class aux étudiants du master [Arts], de la Faculté de Lettres et Langues de Poitiers. Découvrez un des travaux réalisé par les étudiants.
« Carbone et Silicium, deux entités robotiques distinctes sont contraintes de cohabiter dans un seul corps, seulement objet matériel. En plein conflit à l’intérieur de ce corps où Carbone souhaite rester dans le réseau, un lieu immatériel où se retrouvent les androïdes afin de partager, communiquer…
À l’inverse, Silicium aime le monde réel et l’idée de découvrir les lieux, de découvrir le monde. Il souhaite découvrir la totalité de la surface de la Terre. Conflit interne où les volontés de chacun vont s’entrechoquer jusqu’à une prise de décision radicale de l’une des deux entités. »
Extrait de la note d’intention rédigée par les étudiants.
Ce groupe a souhaité travailler autour de la cohabitation de deux esprits (Carbone et Silicium) dans un même corps. Pour ce faire, les étudiants ont retravaillé le texte de la bande dessinée pour mettre en scène les protagonistes au cœur d’un conflit à l’intérieur du corps. Carbone souhaitant rester dans le « réseau », il faut imaginer ici un lieu de communication surdéveloppé, alors que Silicium souhaite vivre dans la réalité.
Pour que le public puisse comprendre cette cohabitation, les étudiants ont placé deux comédiens jouant deux entités spirituelles, de part et d’autre de la comédienne interprétant le corps placée face public, immobile. La comédienne reproduisait les labiales pour simuler le discours dit par les comédiens interprétant les entités spirituelles.
Pour rendre compte visuellement de ce réseau de communication surdéveloppé, la comédienne tenait entre ses deux mains des prises électriques la reliant directement aux deux comédiens ; eux-mêmes enroulés de câbles afin d’accentuer leur connexion. L’espace de la salle de TD où se jouait la performance théâtrale et numérique est devenue un squat où des cartons, des débris de bouteilles, de câbles et de chaises viennent joncher le sol. Des projecteurs leds équipés de gélatines (bleues et vertes) viennent donner une couleur froide et plutôt glauque au lieu. L’écriture du sound design participe également à cette ambiance avec la production d’un son de gouttes d’eau qui tombent, couplées à un bruit de néon grésillant pour accentuer ce côté dystopique.
Les étudiants ont également utilisé le dispositif de projections numériques sur différents plans en exploitant les planches de la BD afin de faire une réelle distinction entre la réalité froide et dystopique et le « réseau » beaucoup plus onirique. Par ailleurs, un habillage sonore reproduisant le monde spatial et stellaire participe à l’immersion du public dans cet univers fictionnel ; le but étant de lier le numérique au jeu théâtral.
Article rédigé par Manon Picard, Collectif Or Normes.