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Mémoires ouvrières en Poitou-Charentes

Moulin Neuf puis chamoiserie Boinot, Niort

De 2009 à 2016, l’inventaire des mémoires ouvrières a croisé industries et territoires de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne : la Manufacture à Châtellerault, la papeterie angoumoisine, l’après-Arsenal à Rochefort, la filature de Ligugé, les chantiers de La Rochelle-Pallice, les laiteries coopératives, les distilleries d’eau-de-vie de cognac… Cette étude inédite a permis la collecte de quelque 230 entretiens de personnes ayant travaillé ou travaillant encore dans ces entreprises industrielles et donne corps à l’histoire sociale régionale.

L’inventaire des mémoires ouvrières de Poitou-Charentes – Restituer au patrimoine industriel sa dimension humaine…

Le Poitou-Charentes était, en 2007, la première région française à avoir achevé l’inventaire du patrimoine industriel sur l’ensemble de son territoire, au terme d’une enquête de vingt ans ayant concerné quelque 1 000 usines de fabrication et de transformation. Pour faire connaître ce patrimoine porteur de mémoire et de sens social, la Région avait alors organisé une série de manifestations (colloque, dossier en ligne, exposition…), dont elle a rendu compte dans un ouvrage paru en septembre 2008.

Afin de compléter cette étude qui portait sur les seuls éléments matériels et restituer au patrimoine industriel sa dimension humaine, les élus régionaux ont décidé de lancer, en 2009, une opération d’envergure d’inventaire des mémoires ouvrières régionales, aujourd’hui terminée.

… par la collecte de témoignages

Destinée à créer des liens entre le passé et le présent et donner des clés pour une meilleure compréhension du monde du travail actuel, cette opération d’inventaire a consisté à collecter des souvenirs relatifs à la communauté des ouvriers ayant travaillé ou travaillant encore dans des entreprises industrielles des quatre départements composant l’ex région Poitou-Charentes (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne).

Le rapport entretenu entre la mémoire et le territoire dans lequel elle s’enracine a été l’une des problématiques prises en compte. En effet, des interconnexions plus ou moins importantes existent selon les cas entre la mémoire locale et la mémoire sociale, illustrées par le travail du métal autour de Châtellerault, l’activité du papier à Angoulême (de la papeterie au Pôle image) ou l’importance des coopératives laitières.

Cette mémoire sociale, immatérielle pour l’essentiel, concerne des thèmes aussi fondamentaux que l’histoire du travail des femmes, de l’apprentissage et de la formation professionnelle, de l’organisation du travail et de la pénibilité, du syndicalisme, de l’immigration, des rapports entre les générations, de l’occupation du temps libre…

Menée par le Service Patrimoine et Inventaire de la Région Nouvelle-Aquitaine (site de Poitiers, Pascale Moisdon), l’enquête a débuté en 2009 par une expérimentation sur le Châtelleraudais et s’est poursuivie sur d’autres territoires jusqu’en 2016.

230 entretiens et de nombreux documentaires sonores, portraits vidéos, expositions

230 entretiens ont ainsi été menés, représentant autant d’heures d’enregistrement, qui peuvent tous être écoutés au centre régional de documentation du patrimoine. Des extraits sont accessibles en ligne.

Ils ont fait l’objet de nombreuses actions de valorisation : l’exposition itinérante « Paroles ouvrières de Poitou-Charentes » qui a restitué l’enquête au fur et à mesure de son avancée, des documentaires sonores et des portraits vidéos, une collection de portraits en ligne « Une vie, une usine »

Les manuchards de Châtellerault et les employés de l’usine de Domine (Vienne)

En 2009, l’opération d’inventaire a débuté par une expérimentation de collecte orale sur le Châtelleraudais.
Trente anciens manuchards ont ainsi livré leurs souvenirs sur les dernières années de fonctionnement de la manufacture d’armes de Châtellerault et vingt-sept anciens employés de l’Usine métallurgique de Domine à Naintré ont contribué à retracer l’histoire de ce site industriel. Les deux premiers modules de l’exposition « Paroles ouvrières de Poitou-Charentes » sont consacrés aux manuchards et aux employés de Domine.

La papeterie angoumoisine (Charente)

En lien avec le musée du Papier d’Angoulême, un groupe de travail a été constitué en janvier 2010, afin de réaliser une collecte orale et des captations vidéo sur l’évolution du métier de papetier associé à celle des techniques des années 1930 à 2000. Quinze témoignages ont ainsi été recueillis par Dominique Cambon et Marlène Le Gal (Passerelle Images) en 2011.

Le statut d’ouvrier-paysan chez Ranger à Montmorillon (Vienne)

L’Écomusée du Montmorillonnais a conduit, au début de l’année 2011, une enquête auprès de douze anciens ouvriers-paysans de l’usine de meubles Ranger à Montmorillon.
Fondée par Jean Ranger en 1956, cette entreprise spécialisée dans les meubles de cuisine a fonctionné pendant 50 ans, employant jusqu’à 1 200 personnes au plus fort de son activité. Jusqu’à la fin des années 1970, cette usine recrutait ses ouvriers essentiellement parmi des agriculteurs de Montmorillon, des communes environnantes et même des départements voisins.
Un des modules de l’exposition évolutive « Paroles ouvrières de Poitou-Charentes » est consacré à cette enquête : « Paroles ouvrières des ouvriers-paysans de l’usine Ranger », réalisé en partenariat entre la Région Poitou-Charentes et l’Écomusée du Montmorillonnais, en septembre 2011.

L’après-Arsenal à Rochefort (Charente-Maritime)

Un comité de pilotage s’est constitué autour du Centre international de la mer à Rochefort avec les services culturels de la Ville, le Service historique de la Défense et le musée de la Marine, dans le but de mieux connaître l’histoire sociale de la ville après la cessation d’activité de l’Arsenal et de la valoriser.
L’enquête a reposé essentiellement sur une collecte d’entretiens réalisés par Dominique Cambon et Marlène Le Gal, de juin à novembre 2011. Les anciens salariés de la Pyrotechnie du Vergeroux, de Zodiac et des Bois Déroulés ont livré leurs souvenirs de ces entreprises liées au complexe militaro-industriel de l’arsenal, à la reconversion avec l’aéronautique et au développement économique du fleuve Charente. La problématique choisie, “Être ouvrier à Rochefort après l’Arsenal”, devait ainsi permettre de mieux cerner s’il existait une spécificité ouvrière à Rochefort liée à son passé industriel et maritime. Les résultats de ce travail ont donné lieu à diverses médiations réalisées par les différents partenaires de l’opération.

La Filature de Ligugé (Vienne)

Pendant 120 ans (1856-1976), grâce à la politique paternaliste adoptée par sa direction, la Filature a joué un rôle de tout premier plan dans la vie sociale de Ligugé et des communes voisines qui lui fournissaient une grande partie de sa main-d’œuvre. Six entretiens ont été recueillis par Marlène Le Gal et Dominique Cambon (Passerelle Images), durant l’été 2012, afin de mieux connaître la vie des ouvrières, très nombreuses à la filature, puis au cartonnage après la reconversion de l’usine, ainsi que des ouvriers, employés surtout à la mécanique et à l’entretien. Ils permettent aussi d’appréhender les métiers et l’organisation du travail dans les divers ateliers.

Mémoires ouvrières de Saint-Benoît (Vienne)

La présence, au premier semestre 2013, de deux jeunes en service civique au sein du service de l’inventaire du patrimoine culturel, a offert l’occasion d’enrichir le fonds d’archives orales constitué sur les mémoires ouvrières. L’enquête a concerné la commune de Saint-Benoît (Vienne), qui a accueilli d’importantes industries (Saint-Gobain en 1912, actuellement Quadripack, et la perruquerie Hyvernat, devenue Sagem en 1936) ainsi qu’une partie de la population ouvrière de Poitiers sud (la Pile Leclanché, installée à Poitiers en 1965, et les compteurs Schlumberger, en 1962). Des rencontres régulières ont eu lieu auprès des anciens ouvriers et ouvrières afin de rendre pérenne et accessible cette mémoire.

Ouvriers chez Aubade et Tartarin (Vienne)

L’Écomusée du Montmorillonnais a conduit, d’octobre 2012 à juin 2013 une enquête auprès d’anciens ouvriers de Tartarin et de la marque Aubade.
Dans les années 1960, les Établissements Tartarin et l’usine de confection de lingerie féminine Bernard et Cie, plus connue sous la marque « Aubade », coexistent sur le bassin d’emploi du Saint-Savinois, dans la Vienne, et apportent du travail aux hommes et aux femmes. L’un des modules de l’exposition évolutive « Paroles ouvrières de Poitou-Charentes » est consacré à cette enquête : « Paroles ouvrières de… Aubade et Tartarin », réalisé en partenariat entre la Région Poitou-Charentes et l’Écomusée du Montmorillonnais, en mai 2014.

Employés dans une laiterie coopérative (Charente-Maritime et Deux-Sèvres)

Que signifiait, hier, et que signifie, aujourd’hui, travailler dans une coopérative laitière ? À cette question, vingt-trois personnes ont apporté leur réponse. Toutes ont travaillé ou travaillent encore dans une laiterie coopérative du sud des Deux-Sèvres ou de l’Aunis en Charente-Maritime. Les témoignages ont été recueillis, entre décembre 2012 et février 2014, par Dominique Cambon et Marlène Le Gal (Passerelle Images), qui ont également réalisé quatre captations vidéo.

Les artisans de L’HERMIONE

L’HERMIONE a repris vie sous la houlettte de l’association Hermione-La Fayette, avec l’aide des collectivités et de l’État. Quels métiers, quels savoir-faire ont été engagés dans cet exceptionnel chantier de reconstruction long de 17 ans, réalisé sous les yeux du public ? Pour le découvrir, la Région a mené une collecte d’entretiens auprès de onze personnes qui ont su allier, entre historicité et contraintes de navigabilité du 21e siècle, les savoir-faire anciens à des méthodes modernes. Les entretiens ont été recueillis en 2014 par Willy Paroche (association AREAS).

Les chantiers navals de La Rochelle-Pallice (Charente-Maritime)

Les Ateliers et Chantiers de La Rochelle-Pallice furent, jusqu’à leur fermeture en 1987, un des fleurons industriels de la ville de La Rochelle. Ils ont employé, avec leurs sous-traitants, plus de 2 000 personnes dans les années 1960. L’enquête avait pour objectif, en faisant appel aux souvenirs d’anciens ouvriers, de retrouver ce qui constituait la culture de l’entreprise : les métiers, les aspects techniques, la vie sociale, syndicale et politique. L’enquête et l’exposition ont été réalisées en partenariat avec l’association Paroles de Rochelais.

Les distilleries d’eau-de-vie de cognac (Charente, Charente-Maritime)

L’activité liée à l’élaboration et au commerce d’eau-de-vie de cognac occupe toujours une place importante de l’économique de la Charente et de la Charente-Maritime.
Afin de mieux comprendre les diverses approches de la fabrication de ce produit de luxe, selon la taille des établissements et le métier pratiqué, 24 témoignages de personnes ayant travaillé ou travaillant encore dans des entreprises liées à la production de cognac, ont été recueillis durant le premier semestre 2015, par Willy Paroche (association ARÉAS).

Les minoteries (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne)

Une vingtaine de minoteries fonctionnent aujourd’hui en Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, parmi les 380 en activité en France. Neuf meuniers-minotiers, interviewés en 2016 par Willy Paroche de l’association ARÉAS, nous parlent de leur métier, entre les années 1950 et nos jours.

Les tuileries de Roumazières-Loubert (Charente)

Roumazières-Loubert a fondé sa renommée sur ses produits céramiques, grâce au développement de quatre tuileries-briqueteries industrielles, qui ont bénéficié de la qualité de l’argile locale et se sont livrées à une féroce concurrence. Interviewées en 2017 par Willy Paroche de l’association ARÉAS, quinze personnes ont témoigné de leur travail dans ces entreprises entre les années 1950 et nos jours.

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