Culture & Patrimoine
en Nouvelle-Aquitaine
Patrimoine et inventaire

Colloque : « Patrimoines en tension : les paysages de l’industrie »

Biscarrosse (Landes). Lotissement concerté dit Biscarrosse-Bourg 4 : façade est des barres J1 et J2. (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel – Adrienne Barroche
14 octobre
16 octobre
Temps de lecture 1 minutes
Mis à jour le 04 octobre 2022

Les 14, 15 et 16 octobre 2022, le musée d’art moderne de Troyes accueillera un colloque :  » Patrimoines en tension : les paysages de l’industrie « . À cette occasion, Lætitia Maison-Soulard, chercheuse au service régional du patrimoine et de l’Inventaire proposera une communication :  » Le paysage «confisqué» du complexe militaro-industriel aquitain « .

14 – 16 octobre

Musée d’art moderne de Troyes –

Si l’industrie, dans ses composantes sociales, techniques et spatiales, est créatrice de paysages, ceux-ci doivent être considérés comme d’authentiques documents archéologiques des relations sociales inscrites dans le territoire. Les initiateurs de ce colloque proposent de les identifier, les définir et en mesurer leur valeur patrimoniale, souligner les écarts qui existent entre celle-ci et les mises en patrimoine connues.

À cette occasion, Laetitia Maison-Soulard, chercheuse au service régional du patrimoine et de l’Inventaire proposera une communication : Le paysage « confisqué » du complexe militaro-industriel aquitain.

Dans les années 1960, les atouts géographiques de l’Aquitaine associés à la politique d’aménagement du territoire du Gouvernement favorisent l’installation d’un complexe militaro-industriel dédié à l’industrie de la force de dissuasion française. Près de Bordeaux, différents établissements contribuent ainsi à la fabrication du bombardier Mirage IV et aux missiles sol-sol et mer-sol balistiques stratégiques (SSBS et MSBS). Face à l’océan, entre Biscarrosse et Mimizan, le Centre d’essais des Landes (CEL) prend le relais des centres d’essais de missiles situés en Algérie suite à la signature en 1962 des accords d’Évian. Enfin, le Commissariat à l’Énergie atomique (CEA) implante un nouveau site pour l’étude des ogives nucléaires dans les Landes girondines. En 1967, au total, 6000 salariés travaillent dans ce complexe qui représente environ 19 000 hectares, superficie quasiment identique aujourd’hui puisque les établissements fonctionnent encore sur les mêmes sites. Cependant, du fait des activités qui y sont menées, à la fois dangereuses et confidentielles, de véritables portions du territoire sont soustraites aux activités traditionnelles et à l’aménagement touristique ébauché au même moment. La seule partie émergée de cet iceberg sont les logements conçus pour le CEL à Biscarrosse, dans le cadre d’une ZUP qui fait irruption au sein d’un village de résiniers. Comment valoriser cet étrange paysage industriel fait de bâtiments techniques et administratifs – de qualité – dissimulés dans la pinède, inaccessibles aux citoyens, voisinant avec un grand ensemble à Biscarrosse ? Après une rapide présentation de ce paysage, la communication tentera de proposer des pistes de médiation renouvelée et de susciter des débats.

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