Photo et écologie | Positifs
La Villa Pérochon est un Centre d’Art Contemporain Photographique à Niort (79) labellisé d’intérêt national. Elle s’engage pour que photographie et écologie soient compatibles : en soutenant des projets portés par des artistes mais aussi en inscrivant cet enjeu au cœur du projet de direction même de la structure.
Photo et écologie
Les enjeux environnementaux étaient déjà identifiés par l’ancien directeur de la Villa Pérochon, Patrick Delat, comme des sujets photographiques à valoriser. Ainsi, en 2024, à l’occasion des 30 ans des Rencontres de la jeune photographie internationale, Patrick Delat avait proposé le thème « 30 ans après ? ». Un duo d’artistes avait alors exposé son travail Exîle, une série de clichés mettant en scène un homme seul sur une île déserte, questionnant l’avenir de l’argentique et de notre planète. De plus, Tao Douay et Adrien Pontet, pour ce projet, ont expérimenté une nouvelle chimie de développement photographique à partir de végétaux.
Projet Capsule
Cette exposition a été la première pierre d’une collaboration plus longue avec la Villa Pérochon. Tao Douay et Adrien Pontet sont depuis des invités de la Villa Pérochon pour une résidence de recherche-création jusqu’en 2027. Le directeur actuel, Philippe Guionie, a accueilli ce projet de résidence longue avec enthousiasme, l’incluant dans son projet de direction résolument empreint de ces questionnements écologiques et environnementaux.
Une chimie végétale
Tao Douay est un photographe résolument attaché à la pratique argentique. Or, les scientifiques annoncent clairement une pénurie de l’argent, matériau indispensable à cette pratique.
A partir de ce constat, il a alors cherché des alternatives, soucieux de continuer la photographie tout en étant en adéquation avec ses convictions écologiques. Il expérimente alors des chimies végétales et poursuit ce travail de recherche à la Villa Pérochon. Pour cela, Adrien Pontet et Tao Douay, ont à leur disposition un bout du jardin de la Villa pour y faire pousser les plantes nécessaires et pouvoir les utiliser directement ensuite dans le laboratoire photographique situé dans les étages. Ainsi, lors de leur résidence, ils vont pouvoir tester des végétaux pour remplacer les produits chimiques (nocifs pour l’environnement mais aussi pour les laborantins qui les manipulent) lors des différentes étapes du tirage photographique :
- lors du bain révélateur qui emploie de l’hydroquinone,
- pour le bain d’arrêt utilisant l’acide acétique,
- et enfin pour le bain de fixation utilisant de l’hyposulfite de sodium.
Rendez-vous en 2027 pour découvrir l’aboutissement de cette résidence de recherche-création d’une durée de 3 ans.
L’écologie au cœur des projets de la Villa Pérochon
Philippe Guionie est directeur de la Villa Pérochon depuis juin 2024. Il porte au sein de la structure et dans les projets qu’elle soutient une politique écoresponsable affirmée. Ainsi, la Villa Pérochon s’ouvre aux résidences croisées entre artistes photographes et chercheurs sur ces mêmes questions.
« Ça fait écho au projet que je souhaitais porter à la Villa Pérochon : fabriquer l’image photographique mais aussi au croisement de disciplines nouvelles, et notamment celles qui questionnent les enjeux environnementaux. »
La Villa Pérochon porte des projets qui questionnent l’environnement proche de Niort, à l’image du projet de péniches dans le marais poitevin avec à bord un collectif pluridisciplinaire (photographie, son, vidéo…). Ce collectif est en autonomie totale, pour une période de deux fois 15 jours dans l’année. C’est-à-dire, conduire la péniche, dormir et se nourrir sur la péniche et être en interaction avec la population locale pour recueillir des témoignages sur la mémoire de l’eau, l’histoire du marais…
Il n’est plus à démontrer que la prise en compte des enjeux écologiques est pleinement intégrée à la Villa Pérochon qui se veut être un centre d’art agissant.
« Un centre d’art est au centre d’une société. Il ne peut pas être à côté. »