Opéramix, une première mondiale
Les 20, 21 et 22 septembre 2019, l’Opéra de Limoges accueillait, au-delà du public attiré par les Journées européennes du Patrimoine, une foule peu habituelle : une centaine de personnes œuvrait en effet depuis le vendredi matin à Opéramix, « un Muséomix à l’Opéra et une première mondiale », dixit Annabelle Picot, co-présidente de l’association MuseomixLim co-organisatrice de l’événement.
Véritable fourmilière au cœur de la ruche qu’est l’Opéra de Limoges (pour reprendre et croiser les mots d’Annabelle Picot et d’Alain Mercier, directeur de l’Opéra de Limoges), la vingtaine de participants – les « opéramixeurs » – avait quarante-huit heures pour produire des prototypes de médiation innovants et interactifs, accompagnés, guidés par les personnels de l’Opéra de Limoges et par une colonie de bénévoles mobilisés par l’association MuseomixLim.
Soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de son Appel à manifestation d’intérêt EventTech, Opéramix constituait une première mondiale. Et déjà, l’événement semble en appeler d’autres, tant la mobilisation de compétences variées permet d’interroger et de renouveler les processus de médiation et pourrait forger de nouveaux modes de création artistique.
Les acteurs d’Opéramix
L’association MuseomixLim a été fondée en 2014 afin de promouvoir en Limousin les événements Museomix, « marathons créatifs de 3 jours cré[ant] les conditions d’innovation pour la muséographie, la scénographie, la relation avec les publics, le rapport aux œuvres, la transformation numérique des musées », et d’en organiser sur le territoire. Chose faite dès 2015 au sein du musée d’Art et d’Archéologie de Guéret.
L’Opéra de Limoges souhaite aujourd’hui se faire, selon son directeur Alain Mercier, « entremetteur de l’ensemble des champs de la société », dépassant ainsi son simple rôle de lieu de spectacle. S’il est parvenu depuis plusieurs années à diversifier, à élargir ses publics, l’Opéra cherche encore à améliorer l’accueil des personnes en situation de handicap, plus particulièrement sensoriel, et propose l’insertion par la pratique artistique à travers OperaKids ou de programmes à destination de jeunes adultes en voie d’insertion.
À la définition que donne ci-dessous Alain Mercier de l’Opéra, objet extraordinaire par et pour des personnes ordinaires, qui exige une coopération de compétences diverses, fines, spécifiques… succéderont les « portraits » de Ludovic Pannetier, chef éclairagiste, Jean-Jacques Debiais, chef machiniste, et Nelli Vermel, cheffe costumière.
Opéramix : présentation, enjeux et réalisations
Opéramix, c’est donc « un Museomix à l’Opéra », une première adaptation du principe, du concept, des méthodes de Museomix à un lieu culturel bien différent des musées, tant dans les œuvres présentées que dans les modes de fonctionnement ou leurs enjeux…
Annabelle Picot et Corentin Ferbus, co-présidents de l’association MuseomixLim, ainsi qu’Alain Mercier et Georges Ottavy, respectivement directeur et directeur du développement de l’Opéra de Limoges, reviennent sur l’origine de l’événement, ses spécificités, ses enjeux, et sur les questionnements liés au numérique dans une maison où « l’artisanat » reste un maître mot.
Arrêtons-nous sur une partie du discours de bienvenue d’Alain Mercier qui, après une présentation rapide de l’Opéra, insistait sur les enjeux d’Opéramix et faisait part de ses attentes, de ses « fantasmes ».
Découvrez le déroulé et l’ambiance de l’événement à travers des vidéos réalisées par Guillaume Demaison (Studio Kaïlis).
Les opéramixeurs, réunis en quatre équipes mêlant professionnels de la médiation culturelle, développeurs, « bidouilleurs », graphistes…, avaient donc quarante-huit heures pour produire des prototypes présentés au public durant deux heures le dimanche après-midi. Les visiteurs, nombreux, ont ainsi pu découvrir BPM, un dispositif visuel et tactile retranscrivant l’activité de l’opéra, So’Close, un démonstrateur de vitrine interactive au ton décalé permettant de découvrir aussi bien les coulisses de l’Opéra que la programmation, Mix’n’Op, une application pour tablette permettant de comprendre la composition musicale, et enfin OpéraBox, un dispositif de communication originale implanté sur l’espace public.
Quels sont les impacts de tels hackathons culturels ?
Quatre ans après la réussite de leur premier pari, celui du Museomix au musée d’Art et d’Archéologie de Guéret, l’association MuseomixLim peut une nouvelle fois apprécier la qualité et les résultats de cet Opéramix.
Mais au-delà des succès publics indéniables qu’ont été le Museomix de Guéret et l’Opéramix, il convient de revenir aussi bien avec Annabelle Picot et Corentin Ferbus, co-présidents de MuseomixLim, qu’avec les deux institutions culturelles « remixées », le musée d’Art et d’Archéologie de Guéret et l’Opéra de Limoges, sur les suites à moyen et long termes, tant pour ce qui est de la pérennisation de certains prototypes que des implications de telles initiatives au niveau des structures en elles-mêmes et des médiations développées par la suite.
Remerciements & Ressources
La Région Nouvelle-Aquitaine tient à nouveau à remercier :
- l’équipe de l’association MuseomixLim et plus particulièrement Annabelle Picot et Corentin Ferbus ;
- l’équipe de l’Opéra de Limoges, notamment Alain Mercier, Georges Ottavy, Pascale Rousseaud, Anne Thorez, Nelli Vermel, Louis de Craene, Ludovic Pannetier, Jean-Jacques Debiais, Nacéra Tlemsani, et plus largement toutes les personnes qui nous ont accueillis ;
- l’ensemble des « opéramixeurs » pour leur disponibilité et l’accueil qu’ils nous ont réservé ;
- Guillaume Demaison (Studio Kaïlis) pour ses vidéos et Véronique Framery pour ses photographies (dont celle utilisée pour la vignette de cet article).
Vous pouvez retrouver l’actualité et la programmation de l’Opéra de Limoges sur son site et suivre les événements proposés par l’association MuseomixLim sur le site museomixlim.fr ou sa page Facebook.