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Frankenstein et la Cyborg (fable pour le futur et le vivant)

Affiche Frankenstein et la Cyborg (fable pour le futur et le vivant)

La Compagnie des Figures vous donne rendez-vous le 8 février 2024 au Cube à Villenave d’Ornon (33) pour découvrir une nouvelle étape de travail à destination des professionnels.

L’histoire

Ada est une scientifique déchue obsédée par la création d’un nouveau type de processeur informatique sensoriel qui permettrait un accès immédiat à la connaissance de toute chose.

La rencontre avec Donna, jeune codeuse hyper douée désirant repousser les limites des langages informatiques, va les conduire à mener des expérimentations scientifiques de plus en plus dangereuses. Du corps augmenté à la transformation de l’une d’elle en cyborg, au prix de l’abandon de sa personnalité et de ses souvenirs ; elles iront jusqu’à transgresser les frontières entre humain et machine.

Dans le laboratoire abandonné où elles vivent, assistées par un laborantin taiseux et musicien, elles réinterrogent le tabou du mythe de Frankenstein :
« Quelles sont les conséquences de la fusion humain-machine ? Les machines font-elles partie du vivant ? Les machines sont-elles la mort ou le futur de l’humanité ? »

« Dans le roman Frankenstein de Mary Shelley (1808), la question centrale est de savoir quels sont les rapports entre un créateur et sa créature, quels sont les droits et les devoirs qu’il a envers elle. Tout au long du roman, la créature poursuit son créateur jusqu’aux glaciers de l’Antarctique avec cette question : Pourquoi une créature qui est dotée de sentiments et de sensibilité ne devrait pas être traitée d’égale avec l’humain ?

Dans le monde dans lequel nous vivons, où les intelligences artificielles, les données statistiques compulsées par des capteurs sensoriels ont une place croissante dans nos existences, et vont peut-être devenir bientôt des prothèses de corps, cette question du rapport à la machine pensante et sensible nous paraît fertile.

C’est là que ce questionnement rencontre la pensée de la philosophe Donna Haraway et de son Manifeste Cyborg (1985). Féministe et anticapitaliste, elle nous incite à penser la technologie comme une force plutôt que de l’abandonner à un système viriliste et agressivement technophile. Dans un geste de réappropriation, propose au contraire de revendiquer les cyborgs comme potentiels alliés de la lutte, espèces compagnes au même titre que tout être vivant et non-vivant, comme partenaires joyeux de la survie terrestre. Dans un monde où les machines sont de plus en plus nombreuses, la lutte contre les systèmes oppressifs ne peut se permettre d’être technophobe. Mais sommes-nous capables d’englober les machines dans notre idée du vivant ?

Il nous paraît urgent d’essayer de penser et d’explorer nos rapports aux intelligences artificielles, tant sous l’angle éthique que philosophique et esthétique. Le plateau de théâtre nous paraît un lieu formidable pour y déployer ces hypothèses artistiques.

C’est donc avec ces quelques pensées, références et désirs en poche que nous nous lançons joyeusement dans cette cinquième création. »

Sarah Clauzet et Matthieu Luro.

Created by Ricardo Moreira from The Noun Project
Date et lieu

Jeudi 8 février 2024 à 14h30 au Cube, Villenave d’Ornon (33)

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