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À quelques kilomètres de Limoges….Le Prieuré Saint-Jean l’Evangéliste d’Aureil

Église paroissiale Saint-Jean l'Évangéliste : vue générale de la façade sud de l’église. (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel – Philippe Rivière
Mis à jour le 08 mars 2022

Les opérations d’inventaire s’attachent à conduire des enquêtes, topographiques ou thématiques, sur des aires d’étude. Des dossiers ponctuels peuvent aussi être rédigés. C’est par exemple le cas de celui du Prieuré Saint-Jean l’Evangéliste d’Aureil réalisé par Coline Forge à l’occasion d’un stage de deux mois au sein du Service régional Patrimoine et Inventaire, dans le cadre de son année de Master 2 en Histoire médiévale à l’Université de Limoges. Il bénéficiera à la réflexion de la commune devenue propriétaire en 2021 quant au devenir de l’édifice.

Le prieuré, composé d’une église et de bâtiments conventuels, est fondé entre 1080 et 1085 par un ermite nommé Gaucher. Il accueille alors une communauté de chanoines réguliers suivant la règle de saint Augustin. En 1110, l’église est élevée au rang d’église paroissiale.

Une campagne d’agrandissement semble avoir été réalisée au XIIIe siècle, sous les prieurs Bernard de Quinsac et Pierre de Saint-Martin.

Il est possible que le prieuré ait été endommagé lors du passage des troupes du Prince Noir en 1370, année du sac de la Cité de Limoges. Le monastère et les habitations d’Aureil sont alors abandonnés. Après 1415, l’assemblée désigne un chanoine, Emeric, qui a pour mission d’inventorier les biens du prieuré et les redevances qui lui sont dues afin de réorganiser la collecte pour le compte du chapelain d’Aureil. Cet argent a servi à financer la reconstruction du prieuré.

Au milieu du XVe siècle, à la fin de la Guerre de Cent Ans, le prieuré est de nouveau en mauvais état. Le prieur Guischard Jornet lance une collecte de dons afin de réédifier le monastère, entre 1457 et 1458.

En 1569, le prieuré est à nouveau détruit et brûlé par le Duc des Deux-Ponts, Wolfgang de Bavière, venu soutenir les protestants français. Simon Palays, alors prieur, fait reconstruire les éléments détruits. En 1575, le prieuré est brûlé par deux fois par les hommes de Lévis de Ventadour, gouverneur de Limoges. Encore une fois, Simon Palays reconstruit.

Les ravages des guerres de religion ont fortement affecté le prieuré d’Aureil mais également ses dépendances ; Le prieur Simon Palays se résigne finalement à céder le prieuré aux Jésuites de Limoges en 1598.

Après la révolution, la famille bourgeoise Noualhier de Laborie rachète le prieuré et effectue de nombreux remaniements pour en faire une maison secondaire. La quatrième travée de l’église est transformée en grange. Les bâtiments agricoles sont transformés en écurie. La troisième travée est percée pour créer un passage vers la cour intérieure et une orangerie est créée. Une partie de la maison dite du prieur a aujourd’hui disparu.

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