L’intime rapport à la danse
La compagnie Pic la Poule questionne l’intime rapport à la danse de chacun dans un projet de territoire sur le quartier de Beaulieu à Poitiers.
Pic la Poule est une compagnie de danse contemporaine, installée depuis de nombreuses années à Poitiers. La directrice artistique, Barbara Blanchet, s’intéresse particulièrement à la pratique amateur et à la relation entre le mouvement et l’espace, tout comme à la relation intime que chacun entretient avec la danse.
Le récit de l’intime rapport à la danse de chacun
Pour le projet de territoire dans le quartier de Beaulieu, Barbara Blanchet travaille sur le temps long. Ainsi, elle a structuré ce projet en 3 volets s’échelonnant de début 2023 à fin 2025. L’objectif de ce travail est multiple : valoriser ce quartier dans sa dimension architecturale et humaine et parler de danse, de la pratique mais également des liens que chacun entretient avec cet art. Pour ce faire, la compagnie a décidé de mêler deux esthétiques : la danse et la photographie.
Après deux années d’interventions dans le quartier auprès des adultes et des enfants (vous pouvez en lire le détail plus bas), la compagnie Pic la Poule a finalement décidé de parler de danse, non pas par les corps en mouvement, mais par une approche plus intimiste, à savoir le recueil de témoignages d’habitants du quartier sur leur rapport à cet art.
Un projet en 3 volets
Paysage(s) Intérieur(s)
Début 2023, Pic la Poule débute la démarche avec le projet Paysage(s) Intérieur(s) dans le but de poser un regard sensible sur les espaces du quartier. Plusieurs actions ont été menées sur l’année avec le souhait de rencontrer des habitants du quartier et de les rendre acteurs de ce projet artistique.
La première étape fût une déambulation dansée permettant de mettre en lumière différents espaces du quartier tels que la place de Templiers, les allées Marigny ou l’ensemble de la Grand Goule.
Parallèlement à cela, Barbara Blanchet et Vincent Curdy, le photographe, ont invité les habitants à se faire tirer le portrait. Enfin, Vincent Curdy a réalisé une vingtaine de photographies d’architecture et espaces naturels du quartier.
Même si ce premier volet a touché un public de 300 personnes (tous évènements confondus), la compagnie estime ne pas avoir réussi son pari initial à 100%, à savoir impliquer réellement les habitants. A titre d’exemple, la déambulation dansée a réunie plusieurs personnes certes mais peu de danseurs étaient réellement des habitants du quartier.
Forte de ce constat, elle a redoublé d’inventivité pour palier à ce manque en instaurant une relation de confiance avec les personnes du quartier. Pour établir cette relation, Barbara a fait le choix de travailler avec les enfants de l’école primaire, moyen de toucher également leurs parents.
Faire corp(s)
Pour la deuxième année du projet de territoire, Barbara Blanchet a souhaité travailler avec les enfants du quartier pour leur donner envie de regarder autrement leurs lieux de vie quotidiens. Elle a alors monter un projet d’éducation artistique et culturelle avec l’école élémentaire Bouloux qui a amené les élèves à :
||| Pratiquer la danse dans et hors le murs,
||| Assister à un spectacle de danse professionnel,
||| Questionner l’architecture de leur quartier au regard de bâtiments du monde entier.
Un autre visible
Pour le dernier volet du projet, Pic la poule était déjà identifiée dans le quartier, puisque Barbara y intervenait depuis déjà deux ans. Cette présence sur le long terme lui a permis de créer des liens de confiance et donc d’approcher et intéresser des habitants du quartier qui, jusque-là, restaient un public difficile à atteindre.
Aussi, Barbara Blanchet a voulu revenir à la danse, non pas par les corps en mouvement, comme dans les précédents volets, mais par une approche plus intimiste. Elle souhaitait interroger ce que la danse signifie pour les gens de ce quartier. Pour cela, elle a de nouveau travaillé avec Vincent Curdy (photographe). La compagnie a établi un questionnaire qui permettait d’interroger les personnes sur ce que la danse représente pour eux : est-ce qu’ils se font beaux pour aller danser ? Est-ce qu’un objet en particulier les relient à la danse ? Etc.
Les témoignages des habitants volontaires ont été enregistrés et Vincent Curdy a réalisé une série de photographies de détails, objets en lien avec les paroles déposées.
La restitution de ce projet est prévu à l’automne 2025, au « Préau » (lieu central de Beaulieu), sous la forme d’une exposition photographique et sonore.